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Rapide Critique
Verne: The Shape of Fantasy
Développeur
Gametopia
Éditeur
Assemble Entertainment, WhisperGames
Date de Sortie
14 aout 2023
Prix de lancement
14.99 €
Testé sur
PC
Verne: The Shape of Fantasy, comme le laisse présager son titre, est un jeu hommage à l’écrivain français Jules Verne. Cependant, il ne s’agit pas là de l’adaptation directe de l’un de ses romans, mais l’aventure vient plutôt placer l’écrivain lui-même au centre de l’histoire, en tant que protagoniste principal de l’aventure. Évidemment, on retrouvera beaucoup d’éléments de ses romans les plus cultes, comme le plus évident à première vue, « 20 000 lieues sous les mers », une bonne partie de l’aventure se passant à bord du célèbre Nautilus.
Dans le monde imaginaire d’Hemera, sorti tout droit de l’imagination prolifique de Jules Verne, la « Nation » continue son avancée militaire inexorable pour dominer le monde. Dernier rempart de l’humanité, ce qu’il reste de la résistance s’organise à bord de son QG mobile, le Nautilus, célèbre sous-marin technologiquement hyper-avancé avec à sa tête le non moins connu Capitaine Némo. Parmi l’équipage se trouve Jules Verne en personne, ici non pas écrivain, mais scientifique, alors que celui-ci semble être le seul à maitriser l’Imag, un puissant artefact Atlante affectant la réalité, mais aussi (et surtout) la clé de la source du pouvoir d’Atlantis : La Flamme d’Héphaïstos.
Nous suivrons donc Verne et l’équipage du Nautilus aux prises avec l’unité d’élite de la Nation, et à la recherche d’un dernier espoir pour rétablir la paix, le tout au cœur de la mythologie Atlante. En termes de gameplay, Verne: The Shape of Fantasy se présente sous la forme d’un jeu d’aventure 2D vu du côté, comme dans un plateformer, la nécessité de skill en moins, où les déplacements et interactions sont prévus pour se faire principalement à la manette. Pour comparaison, on retrouve un style proche avec les jeux d’aventure Lacuna ou encore Tales of the Neon Sea. Deux jeux qui partagent d’ailleurs leurs aspects pixel art avec Verne, qui s’en sort ici plus qu’honorablement avec de superbes visuels, mais par moments assez inégaux. On pense par exemple à une majorité de l’intérieur du Nautilus au final bien moins impressionnant que certains paysages absolument magnifiques.
Verne est comme dit un jeu axé sur la narration. Si son gameplay ne demande pas de skill particulier, il s’agit simplement de se déplacer pour interagir avec la prochaine zone d’intérêt, il ne demande pas non plus particulièrement d’efforts cérébraux. Il y a en effet très peu d’objets à placer dans son inventaire, et ils sont souvent utilisables immédiatement. Il n’y a donc pas vraiment d’énigmes. Le plus dur étant généralement de se retrouver dans le Nautilus et de savoir où aller pour continuer l’histoire. On trouve bien de rares puzzles venant rythmer l’aventure ci et là, mais ils ne poseront pas réellement de soucis aux joueurs de P&C les plus aguerris. L’originalité vient surtout de l’Imag, un objet qui vous permettra d’altérer la réalité, souvent en vous donnant le choix entre deux possibilités, afin de contourner un obstacle imminent. Une idée bienvenue qui apporte de la diversité au gameplay mais qui reste au final sous-exploitée au vu de son potentiel. Finalement, on aura également droit à de rares phases d’infiltration anecdotiques où il suffira d’avancer au bon moment et de rester dans l’ombre pour ne pas se faire repérer.
L’attrait principal du jeu vient donc bel et bien de son monde hommage aux univers de Jules Verne. On trouvera au fur et à mesure de la progression des infos, sous forme de logs et collectibles, sur la vie de l’auteur et sur ses œuvres qui sont un bonus très appréciable. L’histoire est plutôt intéressante, et le sens de l’aventure est bien présent, on veut en découvrir plus et la recherche d’un artefact légendaire perdu nous pousse à continuer la progression tout au long des 5h nécessaires pour voir la conclusion. On regrettera cependant certains passages moins intéressants, notamment ceux consistant à nous faire faire des allers-retours dans le Nautilus pour trouver la bonne personne à qui parler, et le manque d’interactions qui auraient justement pu venir rehausser l’intérêt du joueur. De plus, si l’histoire est intéressante, les performances de doublage sont dans l’ensemble assez moyennes. Elles vont du correct au sur-joué, à la limite du crédible, ce qui peut parfois nous sortir un peu du jeu.
Au final, Verne: The Shape of Fantasy est un bon jeu hommage à l’auteur français Jules Verne et ses œuvres. Son histoire sur fond de mythologie Atlante, son sens de l’aventure et son joli pixel art vous feront surement passer un bon moment. D’autant que c’est un plaisir de voir en images des éléments mythiques des univers créés par l’écrivain. On aurait néanmoins voulu voir plus d’ambition et aimé plus d’interactions avec ce monde, une meilleure utilisation de sa seule originalité de gameplay, l’Imag, moins d’errances dans les couloirs du Nautilus et un acting plus convaincant pour conserver l’immersion au sein du sous-marin.