Critique

Dread Delusion

CactusSinger
Publié le 25 juin 2024
Dread Delusion

Développeur

Lovely Hellplace

Éditeur

DreadXP

Date de Sortie

14 mai 2024

Prix de lancement

16,79 €

Testé sur

PC

Si l’effet sera potentiellement inverse pour pas mal de personnes, Dread Delusion a tout d’abord attiré l’attention par son aspect visuel résolument old-school. Découvrir qu’il s’agissait en plus d’un action-RPG inspiré d’un certain Morrowind fini définitivement d’intriguer et de donner l’envie de mettre les mains dessus. Alors réelle belle découverte, ou trip sous acide un peu trop abstrait ?

Mais commençons tout de suite par parler de l’éléphant au milieu de la figure, j’ai nommé la Direction Artistique et l’aspect graphique de ce Dread Delusion. Celui-ci fait le choix d’une esthétique façon première génération jeu 3D (pensez PS1), comme l’ont fait quelques jeux avant lui, on pense notamment au très sympa Anodyne 2. Bien évidemment, le tout est tout de même plus clean qu’à l’époque, et si les images statiques ne lui rendent pas honneur, c’est tout de même bien plus agréable en mouvement. Certes, ça sera à l’appréciation de chacun, et il faudra apprécier le jeu de couleur somme toute assez criard avec beaucoup de rouge, rose ou bleu/vert. Si ce n’est vraiment pas votre truc, il sera difficile de vous faire changer d’avis. Cependant, on s’y fait très vite, d’autant qu’on se retrouve tout de suite immergé dans un univers onirique assez unique qui au final match parfaitement avec la DA très originale, et l’on a vite fait d’apprécier de se balader dans le monde de Dread Delusion.

Soleil rose et post-apo

Le contexte général vous sera lui compté dans une courte cinématique illustrée en début de partie. Sans tout détailler, sachez que vous vous évoluez dans un monde post-apocalyptique, la surface du monde connu ayant été complétement détruire par un évènement inconnu 400 ans avant les évènements du jeu. Ce qui reste d’humanité s’est alors réfugiée sur des îles flottantes, dérivant dans le ciel. Plus récemment, une nouvelle puissance s’est formée, l’Union Apostique, qui, lors d’une croisade contre les dieux, des entités aux pouvoirs plus ou moins puissants formant des pactes avec les habitants locaux, a exterminé la quasi-totalité de ces derniers. Il n’en resterait qu’une poignée, aidés par un culte qui leur est toujours fidèle.

Vous commencez d’ailleurs l’aventure en tant que prisonnier de l’Union, libre à vous de choisir la raison lors de votre création de personnage, assez sommaire certes, mais qui permettra de vous donner un background, et bien évidemment un bonus de stats spécifiques en fonction de vos choix, ce qui pourra influencer votre manière de jouer. Il vous sera alors confié une mission, sous forme de pénitence, pour vous racheter de vos crimes et retrouver la liberté. Sympa non ? Quoi qu’il en soit, il vous faudra partir sur les traces de Vela, une mercenaire rebelle dont l’ambition semble pouvoir mener le monde à sa perte. Vous serez donc très rapidement lancé dans le jeu, et après une courte zone tutorielle, vous voilà arrivé sur les Iles Oniriques et l’open world de Dread Delusion.

L’un des gros points forts du titre de Lovely Hellplace est d’ailleurs l’exploration de son monde, tout d’abord en termes d’exploration pure, avec des paysages et créatures étranges, mais aussi ses secrets et interrupteurs cachés à découvrir. On ressent réellement l’envie de visiter et de cartographier chaque recoin de la carte, d’autant que l’expérience permettant de monter en compétence n’est pas donné par les combats, mais représentée par des objets trouvables et récompensant donc l’exploration. 

Outre l’exploration, la rencontre avec ses personnages et factions vous permettra de petit à petit comprendre cet univers qui, vous avez pu l’apercevoir, se trouve assez unique. Le sentiment de dépaysement est d’ailleurs total, on se sent vraiment perdu dans un monde non familier au départ, mais le jeu réussi très bien à vous introduire tout le lore nécessaire en faisant un effort notable pour éviter de vous noyer sous trop d’exposition ou pire, trop de termes intrinsèques à l’univers lui-même comme l’ont pu faire certains RPG par le passé. Même si évidemment vous n’y échapperez pas tout de même un minimum.

On pourra d’ailleurs noter que l’écriture du jeu est plutôt de bonne facture et assez directe. On apprécie rencontrer de nouveaux personnages et découvrir leurs histoires. L’histoire principale se trouve assez intéressante, et certaines quêtes poussent même vers l’excellence. On pense notamment au royaume des Endless, un peuple de morts-vivants ayant inventé des fermes à chaire non consciente afin d’arrêter toute guerre avec leurs voisins dans le but de les manger, et dont certains membres ont décidé de rejoindre de leur plein gré leurs cercueils, lassés d’une vie trop longue, espérant que le Grand Faucheur veuille bien daigner venir les chercher. Eh bien assurément, qui dit RPG, dit que vous aurez souvent plusieurs choix pour une même quête, donnant lieu à plusieurs conclusions pour la quête elle-même, et qu’il vous sera possible d’influencer le dénouement final, mais aussi le destin de plusieurs des habitants ou factions rencontrés.

un gameplay classique

Niveau gameplay, on reste dans du classique, avec des combats utilisant des armes de corps à corps ou à distance, ainsi que quelques sorts de magie. Dans l’ensemble, les affrontements sont d’ailleurs assez simples, et ce même sans investir de points d’expériences en force. Les parades sont assez permissives, et les attaques ennemies facilement évitables. Il est également possible de la jouer un peu plus furtif et d’attaquer dans le dos pour causer plus de dommages. On retrouvera aussi un système de craft assez classique, mais qui fonctionne bien. Il vous permettra d’améliorer vos armes ou équipements à l’aide de matériaux trouvés lors de vos pérégrinations, ou de faire un peu d’alchimie pour vous concocter des potions.

Il vous sera même donné la chance d’acheter votre propre manoir qu’il sera possible d’améliorer moyennant finance et matériaux spécifiques, puis, même si un peu trop tard à notre goût, un bateau volant lui aussi améliorable qui accélérera vos déplacements et permet d’atteindre des zones jusqu’à là inaccessibles. 

Finissons par un mot sur l’ambiance sonore et la musique. Celle-ci est la plupart du temps très planante, onirique et couplée avec la DA du jeu nous donne vraiment l’impression d’être transporté dans un rêve psychédélique. On regrettera tout de même un manque de variété lors de l’exploration de l’open world avec une musique qui tourne un peu en boucle et finie par lasser. Heureusement, on trouvera d’autres morceaux spécifiques à certaines zones du jeu, eux aussi, de très bonne facture.

Ce très étrange Dread Delusion est donc une belle surprise. Un action-RPG qui emprunte beaucoup à des titres tels que Morrowind qui vous donnera un vrai sentiment d’aventure, de découverte et surtout de dépaysement tout au long des 30-40 heures de jeux proposés, à l’exception peut être de ses dernières zones de jeux plus linéaires et un peu moins inspirées. Quoi qu’il en soit, si vous adhérez à la proposition visuelle du titre, il serait dommage de passer à côté de ce titre, on ne peut plus original.

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