Rapide Critique

Eté

Aldastrige
Publié le 20 août 2024
Eté

Développeur

Impossible

Éditeur

Impossible

Date de Sortie

23 juillet 2024

Prix de lancement

24,50 €

Testé sur

PC

La Côte d’Azur, surcotée ? Paris, surpeuplée ? Les DOM-TOM, surfaits ? Pauvres être blasés ne sachant pas où passer votre été, j’ai la solution : cap sur le Québec et plus particulièrement Montréal ! 

En effet, vous incarnez une jeune aquarelliste en goguette prête à passer deux mois de rêve dans la capitale québécoise. Malheureusement pour vous, l’Ursaff Limousin vous rattrape pour vous réclamer vos deux reins en droits d’artiste-auteur, à moins que ce ne soit la peu sérieuse Marianne à qui vous avez décidé de sous-louer son appartement pour votre séjour. Que seraient les vacances sans une petite arnaque de bienvenue ? Après vous avoir donc volé tout votre flouze et laissé un appartement sans aucun meuble, elle vous conseille d’aller vendre vos toiles à l’encan du café voisin pour vous refaire de quoi manger. Sympa, l’accueil.

N’ayant pas trop le choix, vous voilà en route pour votre vie d’artiste pauvre. Heureusement, le public montréalais est très (trop) réceptif à vos œuvres et vous vendez aussi vite que vous ne peignez (pour ceux qui se demandent où est la limite entre le jeu vidéo et le réel, ne cherchez plus). Entre deux peintures, vous partez explorer la ville, en bus puis en vélo, et pouvez vivre au grand jour cette existence rêvée d’hipster.

Si je ne devais trouver qu’un seul adjectif pour ce jeu, ce serait sympathique. Le principe est original, « peindre le monde », et il est très agréable de voir l’environnement prendre des couleurs sous votre souris. Moins sympathique est la frustration de ne pas toujours réussir à parfaitement compléter chaque objet, la faute à des contrôles parfois un peu perfectibles, mais je pinaille. Le jeu compte 6 zones distinctes qui m’ont surprise par leur grandeur et les détails inclus. Je ne suis jamais allée à Montréal, mais je suppose que les locaux seront ravis de redécouvrir leur cité mise ainsi en valeur, de la même façon que je m’extasiais à chaque lieu reconnu de Dordogne l’an dernier.

Signalons également le système de peinture très bien pensé à base de collages que l’on récolte en coloriant chaque objet de l’environnement, et les pigments disséminés dans les zones qu’il faudra découvrir 3 par 3 pour augmenter les couleurs disponibles sur notre palette. Quand je disais que le public montréalais était généreux, c’est qu’il en a bouffé du camaïeu de fleurs vertes avant que je ne débloque une autre teinte… C’est ergonomique, plutôt marrant et permissif : envie de réaliser une croute uniquement composée de barrières de chantier titrée « Paris 2024 » ? C’est possible et si j’ai mis autant de temps pour sortir cette critique, c’est en partie à cause des immenses possibilités qui m’étaient offertes pour les captures d’écran de ce test.

Malheureusement, une autre raison moins réjouissante m’aura également ralenti, la lassitude. Entendons-nous bien, le jeu est sympa, a du contenu et fourmille de bonnes idées, mais je n’avais pas envie de m’y atteler. Était-ce à cause de cette partie homestaging oubliable qui me rappelait à la vraie vie, à savoir n’avoir toujours pas repeint ma salle de bains 6 mois après mon emménagement ? Des quêtes secondaires plutôt amusantes, mais où je n’avais aucun attachement à réaliser les désidératas d’habitants lambda et sans relief ? Du fait que si on ne décore pas son chez-soi, toute la partie économie et achat d’objet du jeu ne sert plus à rien ? Ou tout simplement que, et je m’en excuse envers tous nos amis montréalais qui tomberaient un jour sur cet article, les environnements tel qu’un parc arboré, une ruelle ou un skatepark m’ont paru bien banals à côté d’une ville au style et aux bâtiments plus emblématiques (donnez-moi Stockholm, Vienne, Prague, Strasbourg, Paris ou Toulouse et je signe tout de suite) ? C’est peut-être un peu de tout cela, sans compter un prix de 24€ que je trouve un poil excessif.

Ce que j’en conclurais, c’est que ce jeu n’est vraiment pas fait pour tout le monde, probablement pas pour moi, mais qu’il est très rafraichissant dans son genre. Fan d’exploration urbaine, passionné d’architecture intérieure et de décoration, artiste en herbe ou nostalgique du Canada, c’est à essayer.

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