Critique

Tavern Talk

Shutan
Publié le 21 septembre 2024

Développeur

Gentle Troll Entertainment

Éditeur

Gentle Troll Entertainment

Date de Sortie

20 juin 2024

Prix de lancement

18€

Testé sur

Steam

En termes de jeu vidéo, j’apprécie quand le concept tient dans le titre du jeu. Au fil du temps il devient relativement difficile de faire dans la simplicité, et l’efficacité de titres comme « Karateka », « Moon Patrol », « Space Invaders » ou « Ninja Golf » où on sait… Attendez, j’ai déjà fait cette intro moi… Euh… Alors, dans Tavern Talk, croyez-le, croyez-le pas, littéralement on papote dans une taverne. Enfin, on lit des gens qui papotent et on leur sert à boire…

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Le jeu est un visual novel qui ne cache pas spécialement son inspiration de Coffee Talk, et est dans la lignée des « simulateurs » de bistrot depuis VA-11 Hall A et The Red strings Club. Pas de gestion du point de vente, on ne fait que servir à boire aux clients et on discute avec eux, ou on les écoute parler entre eux. Comme le nom du jeu l’indique, on est dans une taverne dans un monde d’Heroïc Fantasy, et la clientèle est composée d’aventuriers en quête de gloire, de fortune, euh, de quêtes et d’aventures tiens… Donc en plus de leur servir des potions, il faudra leur fournir des quêtes. On appréciera le casting très varié avec évidemment des elfes, des nains et des chevaliers, mais aussi des vampires, dryades, changelins, bref, tout ce qu’un livre de Jeu de Rôle peut sortir comme bonhomme va à un moment donné passer la porte de la taverne, avec une attention particulière sur leurs diversités (les fiches de persos indiquent les pronoms, il n’y a aucune sexualisation, c’est cosy, sympa, charmant).

"Et là, j'y dis au dragon : "t'as pas du feu ?" - Arrête gégé..."

Le business model du débit de boissons est simple : les boissons s’échangent contre des informations et des histoires. Viendra alors le seul véritable moment de gameplay, le mélange et le service. On a à notre disposition un carnet de recettes de cocktails (qui s’étoffe au fil de l’avancée dans le jeu) mais dont les ingrédients importent moins que les effets qu’ils produisent. Afin d’améliorer l’humeur des clients et qu’ils lâchent les informations, on doit leur servir la bonne boisson. Rien de bien compliqué, le carnet de recette rappelle les effets et aide à faire le mélange. Impossible de se tromper, et si jamais il y a une erreur on peut jeter le cocktail loupé à la « poubelle », qui est en fait Andu, un petit monstre gourmand et rigolo. Une fois le mélange effectué, il suffit d’appuyer sur une clochette et pouf, le mélange est téléporté directement sur le bar devant le client dans un verre rigolo avec ses accessoires (ombrelle, petit citron, paillettes magiques, effet de gel permanent, flammèches,  etc.).

Chaque aventurier va donc raconter ses aventures, ses soucis du moment où les rumeurs qu’il a glanées en voyage. Ces rumeurs vont ensuite s’accumuler puis, une fois qu’on a suffisamment d’information, arrive le deuxième « gros » élément de gameplay. Il faut classer les rumeurs et découvrir lesquels sont liées afin de les transformer en une quête qui sera ensuite prise par d’autres aventuriers. Le truc en plus, on va dire, de Tavern Talk, c’est que le déroulement des quêtes va dépendre de ce que l’aventurier boit avant de partir en mission. Il s’agit en fait de choix cachés, et plutôt subtil, orientant l’évolution des personnages. Par exemple, un loup-garou a été signalé dans les bois, et un aventurier veut aller le retrouver (pour diverses raisons). On va pouvoir lui servir soit une boisson qui va booster son attaque et sa défense ou alors son charisme et son intelligence. L’issue de la quête sera alors différente, mais à chaque fois, elle sera l’occasion d’un nouveau papotage en guise de débriefing. Parfois un petit cadeau décoratif de la part du client satisfait. Les enchaînements de quêtes amèneront alors un cheminement différent, vers des dénouements différents, ce qu’on est en droit d’attendre d’un visual novel à embranchements. L’histoire globale du jeu est intrigante, et invite à découvrir un monde de fantasy pas si classique, aux personnages et rebondissements assez inattendus. Chaque journée apportant son lot de surprises tant dans les déroulements de quête que dans l’apparition de personnages plus ou moins barrés et briseurs de stéréotypes. En tout cas, ce n’est pas la taverne à laquelle je m’attendais, mais on la mérite tous un peu.

Un jeu « à la cool » sans pression (aucune bière servie dans cette taverne), qui bénéficie de magnifiques illustrations, Tavern Talk est aussi un bon gros gâteau bien sucré plein de bons sentiments qui se déguste petit bout par petit bout afin d’en préserver la saveur. Il a d’ailleurs remporté le prix « Wholesome Game » du salon Gamescom cet été, alors si vous voulez du cosy, et que lire en anglais ne vous fait pas peur, il peut être un bon passe-temps calme entre deux parties de Conan Exiles.

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