Avec sa cinématique de présentation plutôt léchée et son pixel art tout mignon, Elsie nous a rapidement charmé par sa plastique. Mais on le sait tous, un joli jeu ne fait pas un bon jeu. L’histoire débute avec la fin de la construction de l’androïde Elsie par la super scientifique Dr Grey, comme dernier espoir de l’humanité. Il faut dire que la planète est un peu en désordre avec un grand nombre de robots qui ont plus ou moins cherché des noises aux humains. Le Dr Grey avait déjà construit cinq cyborgs gardiens pour contrer tout ça, sauf que ces derniers ont l’air d’avoir été piratés. Depuis le phare, un havre de paix en bord de mer, Elsie devra aller visiter diverse contrée pour tataner tout ce beau monde. Prenant la forme d’un rogue-lite, vous trouverez au fur et à mesure de vos runs deux monnaies (des boulons et… des boulons) pour venir débloquer des passifs (à gagner en faisant un level up pendant une run) et des objets passifs ainsi que des armes à ramasser dans des coffres. Les boulons (les carrés, pas les autres), permettent aussi de débloquer des machines dans les écrans « feu de camps », pour améliorer votre personnage et vos pouvoirs passifs. Prenant la forme d’un plateformer-action (pensé Megaman, sans la rigidité et la difficulté, ni les pouvoir de boss à gagner), vous allez devoir traverser jusqu’à trois biomes (sur les cinq) pour venir à bout d’une run, sachant que le découpage sera toujours le même : deux salles classiques, dans lesquelles il n’est pas obligatoire de tuer tous les monstres, une salle « élite », où les monstres vont apparaître par vague, avec une récompense à la fin puis un feu de camps. Vous répétez ce schéma trois fois, avec une salle de marchand à la fin de la seconde boucle et un boss final à la fin de dernière boucle. Le jeu est agréable à jouer, avec toute une panoplie de coup pour Elsie. En plus de son arme principale, elle a accès à deux pouvoirs magiques, un dash qui fait des dégâts (mais ne permet pas d’esquiver les tirs ennemis) et une parade, qui, si elle est appuyée une seconde fois dans le bon rythme, permet de faire un contre. La difficulté est plutôt bien dosée, une fois le jeu pris en main. 

Évidemment, il y a des »mais », qui viennent quelque peu perturber l’appréciation du titre du fait de certains choix très étranges faits par le studio californien. Le premier concerne le tutoriel, qui n’est pas entièrement présenté pendant le premier run, rendant le début assez lourdingue (il faut trois runs pour avoir la grande majorité des indications de gameplay) et dont certains éléments ne sont même pas expliqués et que le joueur devra trouver par lui-même (par exmple, la magie n’est pas basée que sur les cooldowns, mais aussi sur des charges, affichées par les petits losanges jaunes sous la barre de vie). Ensuite, lorsqu’on level-up, il est possible de choisir des pouvoirs passifs inutilisables tel quel, comme le boost des drones, qui ne sert à rien si l’on n’a pas débloqué le passif (ou le pouvoir) qui permet d’invoquer des drones. Du coup, on se retrouve à construire un personnage qui n’a pas de sens d’un point de vue build. Enfin, Elsie se veut être à jeu à histoire, mais rien n’indique comment la faire progresser. Vous pouvez enchainer vos runs et, à la fin de la troisième, vous ne tombez pas nez à nez avec l’un des cinq gardiens mais uniquement avec un « je suis bloqué, je rentre au phare ». Ceci rend un peu amer notre run, malgré les nombreux boulons que l’on ramène pour débloquer des armes, objets et pouvoirs. Sachant que, lorsque vous débloquez des éléments, vous les embarquez directement et seulement sur la run suivante, déséquilibrant complétement le premier biome !

Au final, Elsie est un jeu sympathique, entaché par des choix peu cohérent sur le rythme de progression, qui décourage parfois de faire une run « pour rien ». C’est bien dommage, car derrière ce mur se trouve un jeu au gameplay solide avec un gamefeel très plaisant une fois les mécaniques de jeu assimilées.