Le STR des années 2000 est de retour !
Rapide Critique
Conscript
Développeur
Catchweight Studio
Éditeur
Team17
Date de Sortie
23 juillet 2024
Prix de lancement
19.99€
Testé sur
PC
Conscript est un projet de longue haleine pour son créateur, Jordan Mochi, car il a consacré 7 ans pour réaliser le projet de ses rêves. Autant vous dire que son jeu est peaufiné, inspiré et maitrisé. Pour son tout premier jeu vidéo, Jordan Mochi fait fort.
Conscript se présente comme un survival-horror inspiré des premiers Resident Evil et Silent Hill et a pour cadre la Première Guerre mondiale. L’action se déroule durant la bataille de Verdun en 1916, où l’on y incarne un soldat français qui tente de retrouver son frère disparu alors que la bataille fait rage.
Ce qui frappe en premier avec Conscript, c’est bien évidemment son aspect visuel. Avec sa vue isométrique et sa direction artistique qui rappelle l’ère PS1, Conscript ne passe pas inaperçu.
Manette en main, on se retrouve avec un jeu qui possède le feeling des jeux dont il s’inspire.
On commence l’aventure, ou plutôt le cauchemar, lorsqu’un officier nous réveille alors que notre personnage se reposait dans un lit.
On prend alors le contrôle de celui-ci et on est surpris par sa maniabilité. Bien qu’inspiré de survival-horror aux déplacements lourds, Conscript n’en reste pas moins un jeu récent, avec ses mouvements fluides, ses roulades et une certaine aisance pour cibler un adversaire avec une arme.
L’interface est cependant plus proche des premiers Resident Evil avec, par exemple, un inventaire restreint et des consommables (soins, munitions) en quantité limitée, qu’il faudra alors utiliser avec parcimonie, sans quoi notre progression deviendra bien plus compliquée.
En bon survival-horror, Conscript nous propose, en plus de son histoire, des combats et des énigmes. Durant un combat, on se retrouve souvent face à des adversaires en surnombre, avec des armes au corps-à-corps qui s’usent (rapidement), des munitions (que l’on consomme tout aussi rapidement) ainsi qu’une jauge d’endurance qui nous rappelle que notre personnage est un humain avant tout et que l’on ne peut pas enchainer les attaques et autres roulades comme dans un Dark Souls.
Il faudra alors savoir faire preuve de discrétion, éliminer les cibles prioritaires pour se débloquer un chemin et jongler entre les armes à distance et les armes de corps-à-corps.
Comme pour ses grandes inspirations, on rencontrera quelques énigmes à résoudre de manière logique et satisfaisant, afin de pouvoir progresser. Lors de notre progression, il nous faudra également trouver divers outils (pince coupante, masque à gaz) pour nous débloquer notre progression.
Le jeu se déroule principalement dans des tranchées, avec quelques excursions à l’extérieur, avec des moments d’introspection où notre personnage se rappelle son passé, sous un prisme nostalgique et onirique.
L’histoire est racontée essentiellement à travers la lecture de notes, d’interactions avec les personnages et quelques cinématiques qui mettent en avant la dureté et l’absurdité de la Grande Guerre.
Le traitement du sujet se veut plutôt réaliste, avec un ton tout de même très noir et désespéré. On est souvent confronté aux atrocités de manière frontale, avec des ennemis qui meurent dans un râle minable avant de tomber comme des masses, des scènes où l’on se sent impuissant face à nos alliés blessés mortellement et des combats de masse qui semblent sans fin.
Les scènes ne sont jamais embellies, les actions des personnages jamais glorifiées et on se retrouve continuellement avec un mélange d’amertume, de désespoir et d’un certain ras-le-bol face à tout ce non-sens.
Le jeu prend le contre-pied total des jeux populaires qui ont pour thématique les guerres contemporaines avec un traitement anti-spectaculaire et glauque.
Conscript se positionne comme un jeu qui essaie d’aborder le sujet de la Grande Guerre avec un certain sérieux et une certaine maturité, et nous rappelle Spec Ops : The Line, qui lui aussi, abordait le sujet de la guerre avec intelligence et maturité.
Nous avons également en tête Soldats Inconnus, par Ubisoft, l’un des rares jeux à traiter le sujet de la Grande Guerre, mais de manière plus abordable (avec un gameplay plus léger et porté sur la narration ainsi qu’un habillage visuel tiré d’une bande dessinée qui édulcore la dure réalité de la Grande Guerre).
Contrairement à un Spec Ops : The Line qui offrait un gameplay Third-Person Shooter plutôt correcte, Conscript est anti-spectaculaire et dans une certaine mesure, pas bien fun.
Tirer à l’arme à feu n’est pas chose aisée, on ne peut pas enchainer les coups au corps-à-corps comme on l’entend et l’ambiance et le ton du jeu est tout sauf jouasse.
On lorgne bien plus du malaise d’un Silent Hill de la première heure que d’un jeu horrifique spectaculaire comme peuvent le faire les derniers Resident Evil ou un Callisto Protocol.
On ne peut que saluer la démarche de Jordan Mochi qui traite un sujet grave de manière sérieuse et, une fois manette en main, on fait face à un jeu qui ne fait pas de concessions. Un titre que l’on recommande mais à ne pas mettre entre toutes les mains.