La revanche du marionnettiste
Critique
Astro Bot
Développeur
Team Asobi
Éditeur
Sony Interactive Entertainment
Date de Sortie
6 septembre 2024
Prix de lancement
69,99 €
Testé sur
PS5
La série Astro Bot, exclusive à Playstation, peut aujourd’hui être considérée comme l’emblème de la PS5. Initiée en 2018 avec Astro Bot : Rescue Mission, destiné au casque de réalité virtuelle PSVR sur PS4, elle s’est poursuivie en 2020 avec Astro’s Playroom, offert avec la PS5. Face à la qualité du travail opéré par la Team Asobi pour mettre en avant les qualités de la nouvelle console de Sony et, tout particulièrement, de la manette DualSense et ses fonctionnalités, nombreux sont ceux qui attendaient une version plus aboutie de cet univers. C’est désormais chose faite avec Astro Bot qui sort exclusivement sur PS5, ce qui ne pourrait être autrement, tant il constitue une ode à cette console et, de manière plus générale, à tout l’univers Playstation. Si la PS5 avait besoin d’une mascotte, elle l’a clairement trouvé. Nintendo a son Mario, Xbox son Master Chief, Playstation a dorénavant son Astro Bot.
À la poursuite du petit homme vert
Alors que nos petits bots traversent joyeusement l’univers à bord de leur vaisseau PS5, un énorme, vilain et méchant extra-terrestre vient les attaquer pour leur dérober des pièces du (RAM, SSD…). Leur embarcation étant mise à mal, elle s’échoue sur une planète qui servira désormais de QG. Pour pouvoir réparer notre précieux et magnifique vaisseau, il faut maintenant non seulement aller récupérer les pièces dérobées et cachées aux quatre coins de l’univers, sous la protection de terribles monstres, mais aussi sauver tous nos petits camarades qui ont valdingué sur diverses planètes. Heureusement, nous avons à bord un Dual Speeder, une navette de type Dual Sense, qui nous permet d’aller explorer les lieux alentours, en commençant par la Nébuleuse du Gorille. Là, plusieurs planètes nous attendent, chacune représentant un niveau particulier où l’on atterrit en orientant la manette pour contrôler notre Dual Speeder, et d’où l’on décolle à la fin en essayant d’éclater l’énorme coffre qui nous est sporadiquement présenté dans notre ligne de mire, afin de récupérer le pactole final.
À chaque pièce de vaisseau récupérée, une nouvelle antenne satellite vient atterrir sur la Planète des Bots. Une fois que l’on parvient à mettre la main dessus, on peut aller la positionner pour découvrir une nouvelle zone d’exploration. Il y en a cinq en tout, auxquelles se rajoute une galaxie secrète. Chacune renferme plusieurs planètes qui se débloquent progressivement, dont celle du boss qui nécessite auparavant d’avoir sauvé suffisamment de bots égarés pour pouvoir faire sauter le verrou qui la protège. Et une fois le boss vaincu, on peut s’attaquer à la dernière planète où se cache la pièce de vaisseau tant convoitée. Chaque niveau affiche le nombre de bots à récupérer, mais aussi de pièces de puzzle nécessaires pour accéder à de nouveaux bâtiments sur la Planète des Bots, et le nombre de tourbillons qui permettent, une fois atteint le drapeau jaune, d’accéder aux niveaux cachés de la Galaxie Secrète, dont certains sont particulièrement sympathiques, à l’image de celui se déroulant dans un château hanté, au milieu des goules et des fantômes.
Moi, ça me bot
Si certains éléments sont facilement trouvables, d’autres peuvent être bien cachés, notamment les tourbillons. Notons que les bots crient lorsque l’on s’approche d’eux, mais encore faut-il les repérer. Pour obtenir les 100%, il faut donc bien tout explorer et fouiller pour ne rien oublier. Il s’agit avant tout d’un jeu de plateforme, où l’adresse et le timing priment, mais il demande aussi quelques réflexes et offrent des phases de combat. Les ennemis de base sont variés (classique, piquants, électriques, bumpers, écraseurs, cracheurs…) et d’autres, propres à chaque environnement, viennent compléter le bestiaire (tortues, citrouilles, cactus…). Et il faut ajouter à cela de gros boss originaux à combattre en arène. Ceux-ci représentent un challenge un peu plus relevé, mais restent gérables une fois la technique trouvée. Ils sont bien pensés et agréables à affronter. Là où c’est clairement plus tendu, ce sont sur les planètes annexes que l’on peut découvrir en effectuant de petites actions avec notre Dual Speeder, sous la forme de mini jeux, sur la carte de chaque région. De véritables défis sont alors proposés, en particulier les quatre planètes de chaque zone, associées aux 4 symboles Playstation : carré, cercle, triangle et croix. Il s’agit de les traverser en une seule fois en mode speedrun (pas de point de sauvegarde). Ces niveaux étant bien vicieux, c’est là que l’expression die & retry prend tout son sens.
De manière générale, tout le jeu s’articule donc autour de l’univers Playstation. On peut bien entendu citer ici les nombreux bots caméos que l’on a à sauver (169 sur 300 bots) et qui font référence aux personnages des jeux Playstation (The Last of US, Ratchet and Clank, Days Gone, Moss, Horizon, The Last Guardian…). On peut d’ailleurs parfois se transformer en l’un d’entre eux pour traverser un niveau dédié à son univers, comme Bot of War où l’on peut manier la hache de Kratos, ou Dude Raider où l’on a même droit à du shoot et à des explosions avec Nathan Drake. Tout fait alors référence au titre : décors, personnages, musique, ambiance… Particulièrement plaisant comme clin d’œil. Les autres niveaux sont d’une richesse toute aussi grande, avec de magnifiques environnements thématiques (casino, jungle, espace, sable avec pyramides et sphinx…). Ça change et ça se renouvelle sans cesse avec de nouveaux environnements, mais aussi de nouveaux ennemis, de nouveaux éléments de gameplay… On a même droit à de petits niveaux tout en pixels assez rigolos. C’est varié, original et très inspiré, le tout accompagné d’une bande son propre à chaque lieu, avec quelques morceaux particulièrement plaisants.
Les Zanibots sont nos zamis
Concernant le gameplay en lui-même, on a la possibilité de sauter, bien sûr, ainsi que de frapper, y compris avec une frappe chargée tourbillonnante, mais aussi de planer un peu plus loin ou plus longtemps grâce aux réacteurs sous nos pieds. Les décors offrent également diverses possibilités : rebond, lianes auxquelles s’accrocher et avec lesquelles se balancer, câbles à tirer pour découvrir d’autres choses, patins à glace, passages subaquatiques, barres sur lesquelles se balancer, surfaces friables, tatoo qui se met en boule et sur lequel monter pour rouler sur les pics mortels… Tout ceci est très bien animé, y compris notre bot qui tremble de froid ou qui s’assoie pour jouer à un jeu vidéo, par exemple, lorsque l’on reste inactif. De plus, divers gadgets sont mis à notre disposition, comme des gants de boxe grenouilles avec bras extensibles et surtout de nombreux sacs à dos animaux réservés à des niveaux particuliers et offrant des capacités supplémentaires : chien réacteur pour s’envoler dans les airs, poule de boost pour accélérer, singe pour escalader ou lancer des pierres… C’est bien vu et ça fonctionne à la perfection.
Il y a beaucoup d’originalité, d’inventivité et de créativité dans le level design qui s’adapte à chaque fois aux compétences disponibles. Nous pouvons citer ici des passages uniques comme la chasse aux singes avec un filet à papillon, la miniaturisation de notre bot pour passer dans de tout petits endroits, avec les bruits efficacement étouffés, la capacité de se gorger d’eau pour grossir et tout casser sur son passage, mais aussi de recracher cette eau pour gonfler des éponges, la possibilité de ralentir le temps pour franchir certains passages, ou encore d’utiliser une marguerite hélicoptère pour prendre de la hauteur. Les exemples ne manquent pas. La Planète des Bots offre aussi quatre zones à explorer avec bots à sauver et pièces de puzzle à récupérer, mais aussi œufs surprises. Chaque bot ramené sur la planète vaque ensuite à ses occupations, parfois agrémentées d’outils obtenus dans le Labo Gatcha où, avec des bras articulés et en échange des pièces ramassées, on peut éclater des boules contenant des cadeaux qui peuvent être des accessoires qui leur sont destinés (guitare, platine…) ou encore des couleurs de vaisseau. Une fois le garage débloqué en complétant un puzzle, on peut en effet changer le look de notre Dual Speeder, tout comme celui de notre bot, une fois la garde-robe accessible.
Nous terminerons en louant encore une fois la bonne utilisation de la DualSense dont la Team Asobi s’est fait une spécialité avec Astro Bot. Que ce soit les vibrations, les gâchettes adaptatives, la possibilité de secouer la manette, le haut-parleur qui diffuse les bruitages alors que la TV joue la musique, l’exploitation du gyroscope pour orienter la manette et donc le vaisseau, les bras du singe ou encore un rayon destructeur, tout est mis en œuvre pour parfaire l’immersion. Alors, oui, on a clairement aimé Astro Bot et on en redemande encore. Et ça tombe bien puisqu’un DLC gratuit viendra compléter l’expérience dès cet automne avec 5 nouveaux niveaux speedruns et 10 nouveaux bots surprise (Stellar Blade, Helldivers…) pour notre plus grand plaisir. Et s’il n’y a pas de portage prévu sur le casque PSVR2 qui n’a plus vraiment la cote, cela n’est pas exclu sur PCVR… Quant à une suite donnée à la franchise, cela nous semble être une évidence sur laquelle nous comptons fortement.
Nous pouvons le clamer haut et fort, Astro Bot est la nouvelle référence du jeu de plateforme 3D sur PS5. Un must have ultra fluide, riche en créativité et en originalité, qui offre des niveaux très variés, tant dans l’environnement que dans le gameplay. Certains sont particulièrement sympathiques, et le tout est accompagné d’une bande son tout aussi enthousiasmante. L’univers Playstation est mis à l’honneur avec efficacité dans de grandioses environnements thématiques, et les clins d’œil sont vraiment plaisants.