Critique

Arizona Sunshine Remake

Nyam Hazz
Publié le 5 novembre 2024
Arizona Sunshine Remake

Développeur

Vertigo Games

Éditeur

Vertigo Games​

Date de Sortie

17 octobre 2024

Prix de lancement

29,99 €

Testé sur

Quest 3

En sortant Arizona Sunshine fin 2016 sur PCVR, puis sur PSVR en 2017, Vertigo Games avait frappé fort, très fort même. Auréolé par beaucoup de meilleur jeu VR de l’année, il avait en effet su se démarquer des autres shooters avec une courte, mais véritable campagne, pour rapidement devenir LE jeu VR auquel il fallait avoir joué. Fin 2019, il avait difficilement été porté sur Quest, dont les performances techniques ne permettaient malheureusement pas de lui rendre entièrement hommage. Et l’on en était resté là, jusqu’à l’arrivée d’Arizona Sunshine 2 fin 2023 qui a su transcender encore plus l’expérience. Aussi, une remise au goût du jour du premier opus, en s’appuyant sur les progrès effectués dans le 2, a rapidement semblé être une bonne idée. Et voilà donc Arizona Sunshine Remake qui arrive aujourd’hui en version next-gen sur Quest, Pico, PCVR et PSVR2, avec tous les DLZ et autres mises à jour de l’original. Les graphismes, le maniement des armes, les démembrements et le système gore ont été complètement retravaillés, mais la plupart d’entre nous connaissant déjà l’histoire, et ayant peut-être même déjà joué au 2, cela vaut-il vraiment le coup de craquer pour cette nouvelle version ?

Salut les moches

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, il y en a forcément, rappelons le pitch. Alors que l’on se réveille au fond d’une grotte en plein cœur de l’Arizona, on échange tranquillement avec un certain Fred, qui vient de se prendre les pieds dans le piège placé à l’entrée de notre refuge, et dont seule la tête parvient jusqu’à nous. Mais celle-ci est encore animée, émet des sons gutturaux et ne respire pas la bonne santé. Il s’agit bien entendu d’un de ces zombies si cher aux univers post-apocalyptiques. En fait, le personnage que l’on incarne et dont on ignore le nom, se plait à tous les appeler ainsi. Et c’est donc au milieu de tous ces freddies que nous évoluons, seul au monde. C’est du moins ce que l’on pense jusqu’à mettre la main sur une radio qui, au milieu des parasites, laisse entendre ce qui semble être une voix humaine. Une lueur d’espoir renaît alors au fond de nous et notre seul objectif est désormais de rallier le lieu d’émission de cette onde.

C’est ainsi que, de radio en radio, avec un message de plus en plus audible, on se dirige peu à peu vers notre cible, découpant et explosant au passage tous les freddies qui se mettent sur notre route. Et s’ils ne sont pas très malins, ils sont en revanche particulièrement nombreux. Certains sont plus résistants que d’autres, grâce à la protection qu’ils portent ou leur constitution plus charnue, sans parler des grands balaises qui nécessitent une force de frappe conséquente pour être mis à terre. Cela n’empêche pas notre héros de poursuivre désespérément sa route, sous la chaleur écrasante de l’Arizona désertique, au cœur du Grand Canyon, mais aussi au fond d’une mine sombre, dans une raffinerie de pétrole, un village ou encore un parc de caravaning. Il faut donc dégoter beaucoup de munitions.

Si le chemin est fortement balisé — la présence de porte sans poignée ou de véhicule bloquant le passage vous oriente très clairement là où vous devez aller — des petits écarts restent possibles et même conseillés pour bien tout fouiller (voitures, placards, tiroirs, frigos, poubelles…) afin de mettre la main sur les indispensables munitions suscitées, mais aussi la nourriture permettant de régénérer la santé, de nouvelles armes, ou encore divers apparats dont vous pouvez vous équiper (masques, chapeaux, lunettes…). Il y a même des cigarettes et des cigares que vous pouvez insérer entre vos lèvres et allumer si vous avez un briquet. Ces derniers servent d’ailleurs aussi pour les cocktails Molotov. Car, oui, en plus des deux armes à feu que vous pouvez porter sur les hanches et du fusil accroché dans votre dos, vous avez la possibilité de transporter des explosifs, comme des grenades, dans vos gants, à moins que vous préfériez une arme de corps à corps, ou conserver de la nourriture au cas où.

Vous avez perdu un morceau

Les armes sont entièrement contrôlées par vos gestes, ce qui est particulièrement immersif. Il y a diverses armes proposées au cours de votre pérégrination et c’est plutôt sympa de pouvoir en changer régulièrement : pistolets, fusils à pompe, fusils-mitrailleurs, mitraillettes, carabines, lance-grenades, haches, pioches, machettes… Chacune a son mode de fonctionnement et de rechargement qu’il faut assimiler pour éviter d’être pris au dépourvu le moment venu, et permet d’enchaîner aisément les headshots. Il y a également quelques séquences avec des fusils de snipe et une grosse boucherie à faire derrière une mitrailleuse lourde. On peut aussi utiliser les bidons d’essence pour faire des dégâts de zone. Point de vue munition, on sait ce que l’on a en stock, mais pas dans le chargeur, ce qui surprend souvent quand on se retrouve à sec au mauvais moment. C’est fun et le côté shooter décomplexé du titre est vraiment plaisant, avec certains passages, surtout en fin de chapitre, bien tendus face à de grosses hordes de freddies.

L’ambiance du jeu est efficace et le doublage en VO de Sky Soleil y participe grandement, tout comme sa version française. On sent le désarroi, la lassitude et la déprime du protagoniste, tout comme ses moments de colère ou de panique. Le fait qu’il reste toujours calme, avec un trait d’humour omniprésent, ne paraissant presque pas concerné par la situation, est bien vu et fait clairement son petit effet. L’ambiance sonore joue également son rôle avec efficacité, que ce soit les bruitages inquiétants ou simplement environnementaux, les détonations des armes à feu, ou la musique qui monte en intensité pendant les moments cruciaux, tout est là pour vous immerger encore plus dans l’univers du jeu. Quant aux visuels, s’ils ne tendent évidemment pas vers le réalisme, ils gagnent en qualité et en détails et s’avèrent plutôt jolis.

Les freddies se retrouvent forcément dupliqués en plusieurs exemplaires, mais il y a une certaine variété dans leur skin, au-delà de leur catégorie. Quant au nouveau système de mutilation et de gore, il fonctionne très bien avec de belles éclaboussures et des démembrements crédibles. De plus, cela offre de belles opportunités de gameplay, comme tirer dans les genoux pour faire chuter les zombies afin de les ralentir en ne leur laissant que la possibilité de ramper pour essayer de nous atteindre, dans le but d’avoir un peu plus de temps pour s’occuper de leurs camarades avant de revenir vers eux. Il existe ainsi de nombreuses manières de les achever, que ce soit à l’arme à feu ou au contact direct à l’arme blanche. On prend un plaisir malsain à les massacrer. Et il y en a pour tous les goûts, avec quatre niveaux de difficulté.

Petits zombies entre amis

Pour ce qui est de la dimension réalité virtuelle, c’est là aussi bien évidemment du bon travail, Arizona Sunshine Remake profitant clairement des améliorations opérées dans Arizona Sunshine 2. Jouable assis ou debout, le titre offre de nombreuses options pour permettre à chacun d’en profiter dans les meilleures conditions. On retrouve ainsi le choix entre utiliser la téléportation ou le déplacement libre, en suivant la tête ou la main, avec possibilité de courir, ou encore le rechargement automatique ou manuel des armes. Cette dernière possibilité est bien entendu conseillée, car plus réaliste et faisant partie intégrante du gameplay avec un certain challenge à relever. On peut aussi régler la taille et la hauteur de la cartouchière et des étuis des armes sur les hanches. Les vestes bHaptics sont même prises en charge si vous en possédez une et que vous souhaitez vivre encore plus pleinement votre aventure. Et un mode déblocage est prévu si jamais vous vous retrouviez coincé, ce qui ne nous est jamais arrivé.

Ce que nous retiendrons, c’est la très grande interactivité proposée par Arizona Sunshine Remake. Vous pouvez pour ainsi dire tout saisir et manipuler, y compris les freddies ou les morceaux de freddies. Et la gestion de la physique est efficace. On peut pousser les choses du bout de son arme ou du dos de la main par exemple. Ce n’est pas Half Life Alyx, mais on s’en approche. On passera sur l’erreur de traduction des écrans de chargement qui affiche un beau « Cargement », mais il y a par contre quelques problèmes de collision, notamment avec les corps des zombies. De plus, la descente des échelles ou des points en hauteur est automatique, dommage, et quelques passages sont inaccessibles pour des raisons inexpliquées. On pourrait citer aussi un peu de clipping, quelques objets en lévitation et des plantages « low memory », mais l’ensemble reste très propre.

Notons que la campagne, qui compte 9 chapitres, peut se jouer en solo, mais aussi en coop, avec possibilité d’utiliser le micro du casque pour communiquer. Un mode Horde peut également accueillir jusqu’à 4 joueurs pour affronter des flots incessants de freddies et essayer grimper au classement. Mais plus il y a de joueurs et plus les morts-vivants sont nombreux, ce qui paraît logique. Il s’agit toutefois des 4 cartes déjà utilisées dans Arizona Sunshine 2. Rappelons pour terminer que le jeu est proposé avec tous les DLZ de l’original, c’est-à-dire les mises-à-jour de la Vieille Mine, du Parc de Caravaning et de la Vallée des Morts-Vivants, ainsi que les 2 DLC Damned et Dead Man, où l’on incarne respectivement Liam et Dockson, deux officiers des forces spéciales américaines qui doivent, pour l’un, rétablir le courant dans un barrage hydraulique et, pour l’autre, lancer une ogive nucléaire. Ce ne sont que 6 et 3 chapitres supplémentaires, rapidement bouclés, mais c’est toujours bon à prendre. On confirme en revanche que la personnalité du héros sans nom de la trame principale apportait un véritable plus. Sans lui, l’aventure parait tout de suite plus terne.

Grâce à tout le savoir-faire acquis dans Arizona Sunshine 2, le remake du premier opus de la série gagne clairement en qualité et en immersion. Plutôt joli, c’est un véritable jeu VR avec beaucoup d’interactivité et un bon moteur physique. Et même s’il reste quelquefois perfectible, il fonctionne parfaitement, en procurant beaucoup de plaisir grâce à son nouveau système de mutilation, mais aussi au maniement d’armes variées. Il doit aussi énormément à son héros blasé au flegme inébranlable et à l’humour noir. L’ambiance est belle et bien là, rehaussée par une bande son efficace et un doublage délectable, tant en VO qu’en VF. C’est fun, c’est décomplexé et ça défoule efficacement. Sérieux s’abstenir. Si vous ne l’avez jamais fait, foncez, et si vous l’avez déjà à votre actif, cela vaut le détour de débourser 9,99€ pour le mettre à jour et profiter de cette nouvelle version.

Fledge
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La force de la répétition

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