Franchise ressuscitée de la plus belle des manières
Critique
Dead Rising Deluxe Remaster
Développeur
Capcom
Éditeur
Capcom
Date de Sortie
19 Septembre 2024
Prix de lancement
50 €
Testé sur
PC
Annoncé à la surprise générale début juillet, le remaster du jeu de dégommage de zombies en milieu consuméro-religieux est arrivé sur nos machines en ce joli mois de septembre 2024. En avait-on besoin ? Est-ce que la sauce prend encore dans le fait-tout du RE engine ? Prenez votre caddie, votre plus belle batte de base-ball et votre jus d’orange, on va faire un voyage en 2006.
Un jour (des morts-vivants) sans fin
Ah ouais, 2006, on était jeunes, on était beaux, on découvrait que les écrans cathodiques, c’était un poil juste pour lire les sous-titres. Mais la Xbox 360 accueillait tout de même Dead Rising, un jeu au concept simple, mais impossible à réaliser correctement sur les plateformes précédentes : on incarne Frank West un journaliste photographe biclassé catcheur/paysagiste coincé pendant 3 jours dans le centre commercial de Willamette, charmante bourgade riante de presque 60 000 habitants, rempli de zombies. Durant ces 72 heures, pas question de se tourner les pouces, il va falloir trouver la cause de cette invasion, et sortir avec un reportage du tonnerre afin de faire bouillir la marmite, et si on peut sauver les quelques humains survivants, ça fera du bonus. À l’époque, le jeu est devenu culte et a lancé une franchise (qui est un peu tombée dans l’oubli, la faute aux épisodes 3 et 4 peu glorieux). La plupart des éléments étant assez novateurs, surtout mis ensemble : une légère mécanique de rogue (on n’a qu’une vie, mais on conserve l’expérience et les compétences débloquées d’une partie à l’autre), un timing serré avec des évènements à suivre (un peu comme Majora’s Mask, mais avec plus de zombies), et évidemment la masse de zombies qui deviennent de plus en plus nombreux et agressifs au fur et à mesure que le temps passe. Sans compter les boss, des « psychopathes » humains ayant tourné la carte et dont il faut se débarrasser pour sauver des humains survivants, débloquer des passages ou des armes, ou tout simplement parce qu’il le faut, dude.
14 ans plus tard
Et nous voici en 2024, avec ce Dead Rising Deluxe Remaster, (raccourci en DRDR pour la suite parce que eh, hein bon…) qui, de prime abord, ne semble qu’être un bon coup de pinceau magique HD, mais qui cache en fait des différences avec son modèle. Passons d’abord sur le volet technique : c’est plus beau, plus détaillé, plus coloré que l’original cependant, c’est au prix de performance parfois en dents de scie (j’ai testé ça sur un « gros » pécé de 2022, core i7 et RTX 3080, en 1440p sur les scènes un poil chargées, on a de petits toussotements, mais rien d’injouable, hein). Ceci dit, en 2006 on se fadait un jeu hd-ready en 30 images par secondes, donc ne faisons pas la fine bouche, on a quand même une grosse amélioration qui fait plaisir aux récepteurs optiques. Pour le coup, à part ça, qu’est-ce qui change ? À première vue, pas grand-chose, les évènements sont les mêmes, les survivants sont les mêmes, les psychopathes apparaissent aux mêmes moments, aux mêmes endroits (comme les prisonniers évadés dans le parc central), la plupart des mécaniques sont identiques. On peut toujours prendre des photos pour gagner des points d’expérience, on déverrouille toujours des coups spéciaux et des emplacements de vie et d’inventaire en progressant. Les objets sont toujours au même endroit (le katana sur le store en face de Jill’s Sandwich, bébou). Mais alors, quoi qui change ?
Moment honnêteté : Je n’ai jamais pu jouer correctement à Dead Rising en 2006. Les mécaniques ne me plaisaient pas, je trouvais la permadeath trop punitive et recommencer le début sans arrêt m’a très rapidement gonflé. Je n’arrivais pas à utiliser les armes à feu, et bien que le côté rigolo et foutraque du dégommage de zombies à la pelle (littéralement) fasse sonner toutes les lumières vertes, je n’ai jamais pu accrocher. Le timing trop serré, les survivants trop teubés, ça m’a lassé assez rapidement. Pourtant, là, dans ce DRDR j’ai accroché directement. Pourquoi ? Le jeu n’est pas forcément plus facile, mais il est beaucoup plus accueillant. J’ai l’impression qu’on gagne des niveaux plus vite, que Frank se déplace plus vite même si on a les mouvements et le gameplay quasiment intact de 2006. Au chapitre des modifications, on peut ENFIN se déplacer en visant avec les armes à feu et la visée est bien plus maniable ! Les survivants sont plus agressifs avec les zombies et ne se laissent plus faire aussi facilement (même s’ils restent un peu con-cons, ce sont des humains paniqués donc rien d’anormal). Les objectifs sont plus compréhensibles et mieux affichés (une boussole remplace la flèche jaune de Crazy Taxi). Bien qu’on ait toujours ce timing serré et qu’on ne puisse jamais vraiment se poser si on veut suivre l’histoire, la frustration est bien moindre parce qu’en cas de game over, on a évidemment toujours la possibilité de recommencer du début en conservant ses compétences acquises, mais on a des auto-saves ! On peut toujours aller sauvegarder dans les toilettes pour faire un point fixe, mais ce coup-ci, on a plusieurs slots de sauvegarde ! Et on peut avancer le temps, si on est trop en avance ! En soi, rien de véritablement révolutionnaire, mais c’est très malin pour attirer d’éventuels joueurs qui auraient été rebutés par les limitations du jeu de l’époque (qui est d’ailleurs toujours disponible à vil prix dans son édition HD de 2016). Quelques éléments « tendancieux » ont été enlevés qui ont fait grogner des gens bizarres : les photos n’ont plus d’évaluation « erotica », ce qui est… déjà… bon euh, qui veut VRAIMENT se palucher sur des photos de culottes de zombies ? Pour ceux-ci, la version originale est encore disponible, voilà, de rien. Et vous pouvez absolument prendre ce que vous voulez en photo, le jeu ne vous récompensera plus pour ça, ce n’est pas un drame hein.
Autre modification qui fait plaisir, le jeu est doublé en français (dans la lignée de ce que Capcom nous fait depuis Resident Evil 6, donc de qualité). En plus, cette fois-ci, Otis et les survivants aussi en bénéficient, on peut enfin se concentrer sur le tabassage de morts-vivants au parasol sans avoir à lire les sous-titres. Merci Capcom !
Si, comme moi, vous aviez été convaincu par l’original, mais rebuté par sa rigidité (haha) et ses aspects un peu trop hardcore gamer, laissez-vous tenter par ce DRDR qui saura satisfaire vos besoins de massacre de zombies en centre commercial, et de reportage photo. Si vous aviez déjà retourné l’original en long, en large et en travers, pas dit que la surcouche de polish soit suffisante pour passer à la caisse par contre. Et si vous n’avez jamais tenté l’aventure, allez-y c’est du tout bon !