First Person VR blood sucking game
Critique
Enigma of Fear
Développeur
Dumativa, Cellbit
Éditeur
Dumativa, Nuuvem
Date de Sortie
28 novembre 2024
Prix de lancement
24,50 €
Testé sur
PC
Un survival horror aux jolis graphismes en 3D isométrique pixélisés, promettant énigmes et mystères à découvrir, ainsi qu’un chien comme compagnon d’aventure !? Il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour m’intéresser à cet Enigma of Fear.
Autant le dire tout de suite, je ne savais absolument rien de cet Enigma of Fear avant de me lancer dans l’aventure, ni même au moment de le finir d’ailleurs. C’est en me renseignant après coup que j’ai pu constater qu’il faisait partie d’un univers étendu existant, plus exactement un TTRPG Brésilien. A Orden Paranormal, c’est son nom, a été créé par un certain Raphael Lange, plus connu sous le pseudo de Cellbit, un Streamer/Youtouber, et son adaptation en jeu vidéo a elle prit quatre années de développement et un Kickstarter. Disclaimer donc, je ne connaissais ni le RPG ni son créateur, et je suis alors rentré dans Enigma of Fear avec un regard complètement neuf. Et je vous rassure, aucunes connaissances préalables ne sont nécessaires.
The last Strach
Tout commence dans Le Périmètre, une zone mystérieuse dans laquelle se trouve le manoir de l’étrange famille Strach, et où une forte activité paranormale a été détectée. Plus inquiétant, l’équipe de l’Ordre, une société secrète étudiant le paranormal, envoyée enquêter sur place, a complétement disparue… Il y a maintenant 20 ans. Verity, le leader de l’équipe de l’époque, et apparemment le seul rescapé, a à son tour disparu alors qu’il est mystérieusement reparti sur les lieux. Vous incarnerez alors Mia, sa fille, accompagnée de Lupi, son fidèle compagnon canin, partie sur ses traces et à la découverte des mystères du Périmètre puis très vite de l’énigme de la Peur.
Pour la faire simple, Enigma of Fear est un Survival Horror, dans le style Resident Evil à l’ancienne, beaucoup plus axé sur l’exploration, la découverte et les énigmes, que l’action. Après la découverte du manoir et de sa famille peu recommandable, le jeu s’ouvre alors et vous serez libre d’explorer les trois zones principales disponibles, chacune possédant ses propres secrets et énigmes. Comme de coutume dans les jeux du genre, vous trouverez beaucoup de documents et enregistrements audio laissés par l’équipe d’investigation qui vous a précédée et qui vous aideront à progresser. Mais plus intéressant, on se rend assez vite compte que les zones sont interdépendantes, et les découvertes dans l’une vont alors permettre d’avancer dans une autre, tout comme les équipes de l’Ordre restaient en contact régulier. Un procédé qui a l’avantage de permettre de garder une cohérence globale du Périmètre. Heureusement, un hub spécial permet de passer d’une à l’autre un peu plus rapidement que de faire tout le chemin à pied, même si on est tout de même loin d’un voyage rapide.
En théorie, rien de particulièrement innovant donc. D’autant que de son côté, le gameplay est lui également très classique, voire un peu lourd, avec des combats corrects sans plus. La visée au pistolet peut par exemple être assez étrange, et on a parfois du mal avec la perspective à savoir pourquoi l’on ne vise pas la cible. Heureusement, on peut aussi se faufiler derrière ses ennemis pour les éliminer d’un coup. On pourra aussi noter que si la caméra suit en général le joueur, occasionnellement, elle met du temps à se repositionner, notamment lors d’un changement de zone, ce qui peut être déstabilisant. C’est potentiellement dû à des soucis de techniques, bien que le jeu soit certes plutôt joli artistiquement, surtout grâce à ça DA, techniquement, il ne semble pas justifier d’être aussi gourmand. Dans l’ensemble ça ne tourne pas trop mal, mais j’avais quand même dans certaines zones de grosses chutes de framerate, en descendant à 15-20 fps constant dans certaines zones, sans trop savoir pourquoi spécifiquement. Ça reste très fonctionnel donc, mais pas inoubliable, avec notamment une UI perfectible et un mapping des contrôles un peu étranges.
malin comme un chien
Oui mais… Là où Enigma of Fear brille, c’est dans ce qu’il propose au-delà de tout ce classicisme. Dès le moment où l’on clique sur nouvelle partie, on sent que quelque chose d’étrange se passe, et on est directement placé face à une première énigme. Sans en dévoiler trop, on retrouve parfois, même si trop rarement, les moments de génies qui rappelleront, toutes proportions gardées, des Tunic ou Outer Wilds. Certaines énigmes sont en effet vraiment bien trouvées et on aurait bien aimé que le titre pousse les potards encore plus loin dans cette direction. C’est encore plus regrettable pour une certaine série d’énigmes très intéressantes, mais au final complétement facultatives, d’autant que le tout fonctionne parfaitement bien avec l’histoire principale et cet univers si particulier. On n’en dira cependant pas beaucoup plus ici pour garder la découverte intacte.
On notera néanmoins que même les énigmes qu’on pourrait qualifier de plus classiques sont pour beaucoup bien pensées et originales, se basant toutes sur une idée de gameplay. Le jeu fait d’ailleurs confiance au joueur pour réussir à comprendre de lui-même ce qui est attendu de lui, en faisant bonne utilisation de tous les indices disséminés dans les notes laissées par les anciens occupant des lieux. Il sera aussi possible d’obtenir plus d’indices en discutant avec vos deux compagnons venus en tant que supports sur cette mission. Et bien entendu, le chien Lupi sera, lui aussi, mis à contribution, sachant qu’il est d’ailleurs possible d’en prendre le contrôle à toutou moment.
Quoi qu’il en soit, vous ne serrez pas trop challengé par les phases d’action dans Enigma of Fear, à part peut être certains boss, où il s’agira tout de même plus de déterminer la stratégie à utiliser. Pour ce qui est des énigmes, c’est une autre paire de manche, mais toutes sont logiques et les indices sont bien présents.
Finissons par un mot sur le doublage anglais du titre. Celui-ci est assez inégal, passant du pas trop mal à la limite du risible, avec certains personnages tellement surjoués et caricaturaux (coucou Agatha…) qu’il en devient limite difficile d’écouter les répliques et on préférera alors lire et passer rapidement. C’est un peu dommage, mais heureusement ce n’est le cas de tous, et ça n’empêchera pas de profiter du très bon travail réalisé sur l’ambiance du titre. C’est juste un peu rude quand l’on sort d’un titre comme Chicken Police ou chaque ligne de dialogue était un pur bonheur.
Arrivé de nulle part en ce qui me concerne, fort est de constater que cet Enigma of Fear a été une bien belle surprise. Sous son aspect et gameplay de survival-horror classique, dans une 3D isométrique stylisée très réussie, le titre de Dumativa et Cellbit cache un univers complexe et intriguant, et se montre surtout capable d’un level design maitrisé avec des énigmes parfois plus qu’excellentes. Un jeu qui donnerait envie de se pencher un peu plus sur le jeu de rôle dont il est inspiré et on espère voir un autre jeu arriver dans cet univers.
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