Cet RPG qui en fait beaucoup, voir un peu trop
Rapide Critique
Fantasian : Neo Dimension
Développeur
Mistwalker
Éditeur
Square Enix
Date de Sortie
5 décembre 2024
Prix de lancement
50 €
Testé sur
PC
À l’époque de sa sortie en 2021, j’étais un peu dégouté que le jeu ne soit exclusif que sur les appareils de la marque à la pomme, car le jeu partait avec une sacrée idée artistique : faire un J-RPG qui se déroule dans des dioramas fais main. De plus, ce n’est pas m’importe quel studio, puisque l’on retrouve Mistwalker, le studio qui a livré le meilleur Final Fantasy (je parle de Lost Odyssey). Après, ils ont un peu le droit étant donné que l’on retrouve Hironobu Shakaguchi à la tête du studio, qui n’est autre que le créateur de la saga FF. Quand 4 ans plus tard, on voit arriver le jeu sur l’ensemble des plateformes modernes, on y va, avec un peu d’appréhension quand même, en se demandant si le jeu a été suffisamment travaillé pour ne plus avoir une structure (trop) adapté aux contraintes du mobile. On ne va pas faire durée le suspense, la réponse est non pour deux raisons : trop de taff à fournir pour un portage et, surtout, le jeu n’avait finalement pas trop une structure adaptée à son medium de l’époque (donc pas forcément adapté pour de courte session de jeu). Ce qui a rendu le jeu adapté au téléphone est une idée super maligne : plutôt que de hacher le jeu avec tout plein de combats aléatoires tous les dix mètres, notre héros va rapidement récupérer un outil qui lui permettra de stocker un nombre de monstres défini (30 au début). Une fois la jauge atteinte, le combat se déclenche contre l’ensemble des monstres (ou presque). Cela a l’avantage de bien couper le jeu en part de temps égal (grosso modo une quinzaine de minute, le temps d’un trajet pour aller bosser par exemple) entre le combat, l’exploration ou l’avancée de l’histoire. Là, vous allez me dire : « oulalala se battre contre 30 mobs, c’est du suicide ! ». Figurez-vous que non pas du tout. Le fait d’avoir une bonne dizaine d’ennemis à l’écran (les autres attendent sagement leur tour d’apparition une fois que vous aurez fait un peu de ménage), vous allez bien mieux profiter des attaques de vos combattant•e•s étant donné que la majorité des attaques sont des attaques de zones (soit dans un rayon, soit en ligne droite, soit en ligne courbée). Donc, vous allez nettoyer rapidement la zone, sans avoir peur d’utiliser vos pouvoirs, car se battre contre 30 monstres à la fois est synonyme d’un très gros gain de point d’expérience, sachant qu’à chaque montée de level, vous regagnez l’ensemble de vos points de vie et de mana. Si l’idée au départ est cool de pouvoir emmagasiner les monstres pour limiter les combats, faut-il encore de l’exploration soit chouette et l’histoire captivante. Et c’est là qu’arrivent les problèmes. La gestion de la caméra est infecte. On est sur des plans fixes, et dès que l’on sort du champ de vision, la caméra pivote. Parfois, elle fait pivoter la direction de votre pad (donc votre direction est maintenue même si c’est à contresens), et parfois non, tout ça dépend des angles de caméras. Même après plus de 15h de jeu (soit à peu près la moitié du titre), pas moyen de s’y habituer, c’est un enfer. Quant à l’histoire … par où commencer. Les deux premières heures, on a l’impression de jouer à Final Fantasy 7 avec une moustache, c’est déstabilisant. Ensuite, du fait de pouvoir profiter de l’avancement de la narration sans coupure, on se rend rapidement compte que le jeu ne raconte rien, à aucun moment l’histoire ne décolle. Et du coup, on se prend en pleine gueule de grand moment, au mieux gênant (les petites amourettes de l’ensemble de la gent féminine vers notre héros semi-amnésique) au pire très malaisant (coucou le roi qui fouille le tiroir de sous-vêtement de sa fille).
Et c’est à ce moment qu’on se demande, si ces vieux messieurs qui ont construit le JRPG durant les années 90 ne devraient pas partir à la retraite. Car si le gameplay reste très basique dans Fantasian, ils arrivent encore à nous épater sur des mécaniques (le stockage de combat aléatoire ici). Mais d’un autre côté, il nous rabâche continuellement les mêmes jeux, avec les mêmes travers qui ne passent plus depuis plusieurs années.