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Grosse promo sur les massacres de zombies
Un bon matin, après avoir passé la nuit sur Game Dev Story, des développeurs se sont dits « tiens, si on faisait le même jeu, mais pour l’industrie du cinéma ? ». Une idée qui pourrait sembler bonne, après tout le cinéma, à ses débuts, c’est un peu comme le jeu vidéo, une industrie immature et qui ne sait pas trop où elle va. Donc créer un studio de cinéma en 1900 ou en 1920 et devoir tout découvrir, pourquoi pas, c’est intéressant. Sauf que le jeu nous propose de débuter en 1970, ce qui est tout de même un peu arbitraire et néanmoins curieux.
Bon, c’est vrai que dans les années 1970, avec l’influence de la nouvelle vague française, on peut voir la création de quelques petits studios ou des indépendants à tout petits budgets qui commencent à prendre le large des cadors de Hollywood et de ses carcans un peu trop restrictifs. M’enfin les réalisateurs et producteurs à ce moment-là connaissent le cinéma, ils savent comment faire un film, créer une série d’IP, des effets spéciaux, maquillages, dialogues, il suffit d’ouvrir un magazine pour savoir comme les films sont faits. Il y a pléthores de bouquins théoriques, d’essais, d’études… Donc devoir TOUT découvrir en 1970 comme si on débarquait amnésique dans l’industrie sans avoir jamais ne serait-ce que vu un film, c’est audacieux, mais pourquoi pas. Après tout, c’est bien l’état des producteurs de jeu vidéo en 2025 donc, eh, hein, bon.
Dans The Executive, on incarne alors un producteur qui se lance dans le cinéma à Hollywood (ou Chinawood, mais j’y reviendrai plus tard). Notre lapereau de trois semaines est armé d’un gros chéquier, et va devoir mettre en chantier des films, à partir d’un titre et de quelques thèmes clés, engager un réalisateur dans une liste, un acteur principal, et roule ma poule. Le scénariste ? ça n’existe pas en 1970. Les dialogues ? on verra ça quand j’aurai 50 points de technologie à investir, mais y a aussi la machine à café que je dois déverrouiller. De toute façon, quoiqu’on leur propose, les mecs sont toujours partants, même quand on demande à l’équivalent de Scorcese de réaliser Prout contre les Ninjas, avec, dans le rôle titre de cette fiction adolescente, un acteur grabataire. De toute manière, à la fin le film se vautrera ou pas, c’est complètement au pif, avec des scores qui ne veulent rien dire sur une échelle de gains incompréhensibles.
On peut éventuellement débloquer des thèmes supplémentaires et des « technologies », sauf que le personnage de producteur incarné dans The Executive est un gros teubé qui a besoin d’étudier pendant six mois pour savoir comment faire des intrigues, comment déverrouiller un des thèmes idiots et anachroniques. Ces thèmes sont choisis arbitrairement dans une liste qui n’a pas vraiment de sens ni de chronologie (on va faire un film de Hackers de Jeux-vidéo en 1970, personne ne sait ce que c’est, mais le réalisateur et l’acteur principal s’y connaissent, t’inquiète). On peut, bien sûr, engager des gus pour nous aider. Mais quand ils demandent une augmentation de salaire, le jeu plante et il n’y a pas de sauvegarde automatique, donc les dix premières années de Rolling Movies, ma p’tite entreprise, spécialisée dans les films de poursuite en voiture dans un tribunal, sont parties à la poubelle.
Du coup, j’ai recommencé une partie à Chinawood « pour voir » si les spécificités du marché Chinois de l’époque, ou du ciné Hongkongais, étaient pris en compte. Bah non, à part les noms (qui sont dans les deux cas des mélangis-mélangeas de « vrais » réalisateurs, comme, par exemple, Varmin Corscese) rien ne change, même quand on doit choisir un distributeur national, c’est une carte des États-Unis qui apparaît. Et évidemment, on retrouve le même déroulement de jeu, super long pour rien, et qui, une fois qu’on a compris comment ça fonctionne et que le studio commence à ronronner, se termine abruptement sans tambour ni trompette en 2020. Les développeurs viennent d’ajouter un mode sans fin, mais honnêtement, je n’y retoucherai jamais. D’autant qu’Hollywood Animal sort bientôt et a l’air d’être un poil plus respectueux du média, tout en mentionnant ses côtés pas jolis-jolis…
Maintenant, je me goure peut-être complètement et il s’agit en fait d’une critique de la production de jeu vidéo actuelle, faites par des producteurs hors sol qui ne comprennent rien à l’industrie qu’ils ont dans les pattes et jouent avec la vie de gens qu’ils ne verront jamais, mais j’en doute…