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Encore des petits trous !
10 ans (!!) après la sortie du culte Crypt of the NecroDancer, Cadence revient dans un tout nouveau jeu musical au gameplay radicalement différent. On revient sur des bases classiques, avec une barre de rythme façon Guitar Hero ou Dance Dance Revolution, mais avec des idées de patterns vraiment intéressantes. Expliquons cela…
Cadence vit des moments paisibles loin des donjons à creuser et éliminer de tous les monstres, le NecroDancer a été battu, donc tout devrait bien se passer. Malheureusement, des monstres apparaissent en ville ! Ni une, ni deux, elle troque sa pelle contre une guitare électrique et s’en va mener l’enquête en allant discuter avec ses quelques ami.e.s et connaissances du premier jeu : qui est derrière tout cela ? Serait-ce encore un coup du NecroDancer ?
« Rift of » se déroule comme un Guitar Hero avec une succession de musiques à performer. Le mode Histoire nous racontera aussi quelque chose avec de courtes scènes de dialogues. Chaque musique propose quatre niveaux de difficulté et autant vous dire que déjà, en Normal, vous allez en avoir pour votre défi. Étant moi-même très amoureux de jeux musicaux et plutôt habitué à avoir le sens du rythme, il est très rare qu’un jeu me propose davantage de soucis que d’ennui dans son gameplay et je dois avouer que celui-ci m’a bien étonné. Comme le premier jeu, finalement.
Il s’agit de claquer des notes en rythme : celles-ci ont néanmoins l’aspect de monstres qui ont absolument tous un pattern de déplacement unique. Les monstres blancs ou verts ne sont à frapper qu’une seule fois. Les bleus, deux fois. Les rouges, trois fois. Ajoutez à cela que les chauves-souris se déplacent d’une case en direction de leur regard une fois frappées. Que les squelettes remontent la partition pendant que d’autres ont des boucliers vous demandant de frapper plusieurs fois la mesure. Imaginez tout cela et plus encore et vous comprendrez quel est le sel de ce Rift of the Necrodancer qui ne laisse rien passer. Plus que jamais, vous ne pourrez pas jouer au visu, il va falloir tendre l’oreille.
Le mode Histoire amène deux gameplays originaux : les mini-jeux inspirés de Wario Ware et Rythm Paradise sont très sympathiques et demandent de cadencer nos touches en fonction des évènements. Les Boss, par contre, proposent de répéter des suites de notes pour pouvoir causer des dommages à l’ennemi une fois la suite réussie. Ces Boss sont clairement le point négatif du jeu (et surement le seul) puisqu’ils sont très ennuyants malgré toute la bonne volonté des développeurs d’y ajouter quelques idées. Les musiques elles-mêmes sont en retrait pour ces grands ennemis de fin d’acte.
Visuellement très différent du premier jeu et porté par une intro et une outro entièrement animées et très jolies, Rift of the Necrodancer explore le lore des personnages et donne un petit aspect Magical Girl au tout qu’on ne peut qu’apprécier. Plus encore : cela permet d’ouvrir la voie à moult DLC qui nous raconteraient des trucs et même si les 6h de jeu pour terminer le scénario (et bien plus de temps encore pour les autres modes de difficulté) sont déjà bien conséquents pour nos oreilles, on en redemande. Et cela tombe bien : à peine sorti, voilà que des musiques remixées de Super Meat Boy sont de la partie et ce, gratuitement ! Continuez donc.
De quoi faut-il parler encore… Des modes de jeu originaux à débloquer une fois le mode Histoire terminé ? (J’adorerais vous spoiler, mais je ne le ferai pas). De la possibilité de créer ses propres pistes et de les proposer sur le Workshop de Steam ? Rift of the Necrodancer est très complet et d’une beauté musicale et visuelle particulièrement marquante. Mais plus que tout : il est généreux et jusqu’au-boutiste dans sa proposition. Voilà encore un jeu qui fera date !
Cela ne sert à rien de parler des heures d’un jeu musical, c’est en jouant qu’on se rend compte de tout le génie infusé dans Rift of the Necrodancer. Très beau, c’est surtout dans ses pistes soignées et son respect et son extension de l’univers de base que ce jeu parvient à être aussi attirant que difficile d’accès. Nombreux sont les jeux musicaux à ne proposer qu’un air de déjà-vu. Celui-ci est un sublime hommage réussi et singulier aux meilleurs jeux de rythme de la planète.