Critique

Kingdom Come : Deliverance II

H0wler
Publié le 11 mars 2025

Développeur

Warhorse Studios

Éditeur

Deep Silver / Plaion

Date de Sortie

4 février 2025

Prix de lancement

69,99 €

Testé sur

Xbox Series X

Avec le temps et les expériences, j’ai appris à me méfier des projets kickstarter (Planetary Annihilation, j’espère que tu t’éclates avec mes 58€). Cependant, il faut le dire, les bons projets ont tout de même eu leurs chances et Kingdom Come Délivrance en fait partie. C’est un RPG de 2018 avec une structure et une philosophie très proches des derniers Elders Scrolls, laissant de côté la magie et les dragons pour nous propulser dans la Bohème du XVe siècle, avec un intérêt particulier sur la précision historique et la simulation. Nous voilà cinq ans plus tard et sa suite, plutôt attendue, est maintenant là, avec l’envie d’être meilleure.

Je me présente, je m'appelle henry

Cette suite est globalement là pour reprendre tout ce qui a fait la force du premier opus, mais en souhaitant être plus accessible, mais on continue d’aller fort dans la simulation, le roleplay et l’Histoire. Il est d’ailleurs important à noter que, suite à la polémique concernant l’absence de personne non-blanches dans le premier épisode (pourtant bien présente dans les Archives), Daniel Vávra, grand patron de Warhorse Studio, réalise un mea culpa avec la présence de Tsiganes et de personnes noires. Que ce soit une décision du chef ou de l’éditeur, c’est difficile à savoir, mais étant donné le sceau de merde qu’il s’est pris par les Gamergateux (qu’il a lui-même défendu en 2014) lorsqu’il a annoncé qu’une relation homosexuelle était présente dans le jeu, il y a une petite chance que son avis ait changée sur la question. Je vous laisse seul juge.

Pour un rapide rappel du contexte, le jeu prends place dans la Bohème du XVe siècle, un moment charnue de la dispute des différents territoires de l’est et de bagarre entre roi et autre fratricide. On retrouve ce bon Henry, fils bâtard de noble et de forgeron, maintenant écuyer pour le seigneur Capon, en route pour faire parvenir un message pour le seigneur voisin sur les agissements de Sigismund. Suite à quelques mésaventures et un tutoriel, on se retrouve le cul dans la fange, sans un groschen en poche, à la recherche de votre ami et de votre chien perdu. On croirait le début d’un RPG de 2011, et c’est bien là tout le propos de Kingdom Come depuis le premier, étant donné les accointances avec une licence développée par Bethesda. Ces objectifs sont évidemment là pour vous faire balader et découvrir le royaume, résolument plus grand qu’avant, plus détaillé et peut-être un peu trop gigantesque pour nos petites jambes en armure lourde.

Henry Des-pote

KCD2 est tout de même un jeu qui nous force à être le plus role play possible. Il faut se laver, faire attention à ses besoins vitaux, panser ses plaies, se reposer (pour sauvegarder), être débrouillard, etc. De ce fait, chaque voyage doit être prévu, que ce soit en temps, en énergie (rien de mieux que de partir à l’aube comme tout bon voyageur), en ration, en équipement, etc. Heureusement, on a un cheval à disposition (qui rapplique au moindre sifflement, par chance) qui nous permet de voyager plus simplement et rapidement. On a aussi le voyage rapide, qui a le bon gout de proposer un arrêt lors d’une rencontre sur le chemin, histoire de rien louper. Par contre, dans cette configuration, le temps défile plus vite, ce qui risque de rendre vos rations pourries plus rapidement. Mais, surtout, on perd un peu la saveur de l’aventure et du plaisir de découvrir soi-même une bâtisse abandonnée, un camp de brigands assoiffé de sang ou encore un étrange personnage qui nous file des énigmes à résoudre, tel le père Fouras. C’est bien là l’une des forces de KCD2, toutes les quêtes secondaires ont été soignées et amèneront tout un lot de situations diverses.

Cette dimension role play était déjà très présente dans le premier épisode (encore toujours fasciné par le fait de devoir apprendre à lire) et reste très similaire dans cette formule, les principaux ajustements se joueront avant tout dans ses ambitions. Globalement, tout donne la sensation d’une vertical slice d’un jeu jamais sorti. Il mêle simulation, survie, RPG, exploration et brawler à la perfection, avec maintenant des combats plus simples à appréhender. Il rajoute une quantité de choix qui influeront sur notre réputation dans les différents coins de la carte et la manière dont les gens réagissent avec nous. Tout est là pour nous faire vivre la vie médiévale qu’on rêve, que ce soit un noble, un voleur, un pouilleux, un chevalier, un dandy, un maitre chien ou juste un peu tout ça en même temps.

Mais comme dit plus haut, l’un de ses atouts principaux, qui va avec son côté simulation, c’est son respect de l’Histoire, celle de la République Tchèque. Que ce soit sur le contexte historique, les armes et armures, les petites gens qui peuplent cette version numérique de la Bohème et même le respect des lieux, tout est fait pour que l’histoire de Henry soit immergée dans un monde au plus proche du réalisme. On sent quand même qu’il y a eu la volonté d’être un peu moins « sérieux », toujours dans cette envie de touché le plus grand nombre. Le ton est plus léger, avec plus de blagues (souvent potaches), de situation rocambolesque. On regrettera aussi que l’absence d’effet « wahou » sur la direction artistique, l’un des principaux défauts de vouloir faire comme la vraie vie, c’est d’avoir des forêts et des plaines aussi chiantes à regarder. Peut-être prévoir un tapis de fausse pelouse sous les pieds, afin d’avoir la sensation de touché de l’herbe, tant qu’à faire.

Je suis très honnêtement ravi que Kingdom Come Deliverance 2 existe. Déjà pour toujours plus de concurrence sur les RPG en vue à la première personne, mais surtout parce qu’il a vraiment une saveur qu’on retrouve que très rarement dans le jeu vidéo. Certes, il va en rebuter plus d’un, ne serait-ce que pour sa simulation à outrance, mais pour tous ceux qui adhèrent à la formule, préparez-vous pour les quelques dizaines d’heures de jeux qui vous attendent.

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