Critique

Cabernet

Aldastrige
Publié le 13 mars 2025

Développeur

Party for Introverts

Éditeur

Akupara Games

Date de Sortie

20 février 2025

Prix de lancement

19,50 €

Testé sur

PC

2025 est une année où toutes nos certitudes les plus ancrées volent en éclats : le monde est fou, les gens énervés, le climat aléatoire et CactusSinger ne se jette plus tel un mort de faim sur tout titre d’aventure comportant un cercueil et/ou des crocs. En effet, notre expert auto-proclamé vampirique a étonnamment préféré se concentrer sur d’autres horizons vidéo ludiques, mais cela m’a laissé la chance de pouvoir tester le très sympathique Cabernet, et bien m’en a pris ! Rentrons donc tout de suite dans le vif du sujet.

Vampire Diaries

Cabernet, c’est l’histoire de la jeune et jolie Liza, toute fraiche vampire du 19ième siècle qui apprend à prendre à main sa nouvelle « vie » (ou mort, selon votre point de vue). Pour cela, elle devient l’assistante du docteur local, son sire, s’installe dans une chambre de sa maison et apprend à connaitre son nouvel entourage, entre voisins humains et vampires plus ou moins aimables, cachant consciencieusement leur existence. Chaque nuit est divisée en quatre zones de temps où vous pouvez aller discuter avec les PNJ, explorer la ville, réaliser diverses actions (lecture, shopping, travail pour le docteur, etc) et compléter les quêtes liées à chaque personnage.

Notre Liza n’est pas une vampire de bas étage et s’élèvera peu à peu dans la société en développant ses connaissances classées dans quatre grands domaines, musique & arts, littérature & écriture, science & logique ou histoire & politique. Impossible d’être experte en tout, donc des choix s’imposeront très vite. Pour progresser, il faut lire (beaucoup) de livres, acheter de belles robes victoriennes (on est toujours meilleur en politique avec un bon costard, ce n’est pas comme ça que ça marche ?) et surtout avancer dans les quêtes, ce qui permettra de gagner des points d’expérience à répartir à chaque nouveau niveau vampirique. Rien que de très classique, mais cela fonctionne parfaitement.

Sang pour sang

L’intérêt, c’est que votre niveau dans ces quatre domaines déterminera vos options de dialogues et orienteront donc vos possibilités et tout simplement l’évolution, voire la survie des autres personnages. Cela m’a rappelé l’excellent Pentiment, avec le même niveau d’écriture, très fouillé et varié. Ajoutez aussi à cela un système d’alignement avec des choix d’humanité ou inversement de nihilisme et vous voilà munie d’un véritable arsenal pour définir votre personnalité. Certaines quêtes vous demanderont assez rapidement de faire des choix drastiques (un démon m’ordonne de sacrifier quelqu’un, qui choisir entre le libraire qui me balade dans la ville le soir en me racontant le folklore local, ma voisine âgée chez qui je savoure des scones, l’aspirant Lord Byron qui me dédit des poèmes ou mon adorable professeure de piano ?) et la plupart seront liées au calendrier. Il faudra donc choisir ses combats et prendre garde de ne pas oublier un personnage secondaire, au risque de ne plus jamais le revoir (histoire vécue).

Car oui, le jeu m’a surpris par sa relative intransigeance : pas de seconde chance dans le monde vampirique ! Ainsi, certaines quêtes sont timées : on vient vous chercher pour sauver un enfant de la noyade et vous arrivez trop tard au bord du lac ? Dommage pour vous et surtout pour lui. Pire, il y aura quelques phases de QTE où je ne vous conseille vraiment pas de taper sur la mauvaise touche : ma musicienne favorite a ainsi vécu un décès inopiné à un moment où je ne m’y attendais absolument pas. « J’oublie à quel point les humains sont fragiles » a commenté Liza alors que je pestais devant mon écran, au point d’attendre le lendemain avant de relancer ma précédente sauvegarde. Rajoutons également la nécessité d’être revenue à côté de votre cercueil à chaque lever de soleil sous peine de cramer instantanément, et quand je dis cercueil, cela veut dire votre chambre : ne pensez pas naïvement que boire du thé chez votre voisine du dessous dans le même bâtiment les volets fermés suffit à vous protéger au risque de devoir recommencer une nuit entière d’activité. Heureusement, il vous suffit de passer devant votre miroir pour sauvegarder votre progression, donc rien de grave, mais soyez avertis.

La nature de vampire de Liza est également inclue dans le gameplay sous la forme de quatre compétences : la possibilité jouissive de se transformer en chauve-souris pour traverser la ville à toute allure, de vous rendre invisible, d’enchanter les gens en fredonnant une comptine pour hypnotiser vos interlocuteurs et les manipuler (plus ils vous aiment, plus c’est facile…) et enfin de sortir vos crocs pour pouvoir boire leur sang tranquillement et ainsi économiser l’achat de « cabernet » (il n’y a pas de petit profit). Attention la aussi à ne pas être trop gourmand si vous ne voulez pas vider votre victime de son sang.

Pour le meilleur et pour le vampire

Comme tout bon jeu d’aventure dans une ville mystérieuse et embrumée, celle-ci est remplie de secrets plus ou moins avouables et vous pourrez directement influer sur le destin de tout ce beau monde. Révolutionnaires communistes dans un inégalitaire monde slave, place de la femme dans la société, alcoolisme, pauvreté, meurtre, vengeance, beaucoup de thèmes forts sont abordés de manière intelligente et subliment une expérience déjà très riche. Les énigmes ne sont pas toujours simples et demandent pour certaines un minimum de culture littéraire (sans compter un bon niveau d’anglais) mais je n’ai jamais été vraiment bloquée.

Enfin, passons rapidement sur la forme aussi bonne que le fond avec un joli style graphique, des animations simples, mais efficaces, d’excellents doublages et une BO dans le ton même si peu marquant. Le chat roux que l’on croise à l’improviste (Pumpkin dans ma partie) est très mignon aussi.

 

En conclusion, je n’ai vraiment pas grand-chose à redire. Cabernet est un excellent jeu d’aventure, bien écrit, avec un gameplay complet et totalement en adéquation avec son thème. J’ai adoré mon premier run (une quinzaine d’heures environ de tentative de sauver tout le monde avec plus ou moins de succès), j’ai apprécié l’épilogue récapitulatif me permettant de connaitre les conséquences de mes actions et j’ai vraiment hâte de retenter une version plus sombre. Une sélection GSS amplement méritée pour ce que je considère à ce jour comme mon jeu vampirique préféré !

Paper Trail

L’art de l’origami n’a jamais été aussi mignon

News Tower
News Tower

Tabloid ou 20 minutes, il faut choisir

Midnight Ramen

Un cosy game qui vous ouvrira l’appétit

Laisser un commentaire