Difficile de trouver les mots justes pour rendre hommage à une série animée qui m’a tant époustouflé. Pour rappel, Arcane est adapté du célèbre jeu vidéo League of Legends. Certes, on a reproché à cette saison 2 une narration confuse, qui veut trop en dire sans prendre le temps de poser sérieusement ses tenants et aboutissants, ou d’aborder la thématique de la lutte des classes de manière un peu superficielle. Tout ceci est vrai. Mais à côté de ces quelques travers, quel travail visuel déployé par le studio d’animation Fortiche ! C’est par sa fougue que la mise en scène se caractérise, empruntant à la fois au monde du clip musical, de la bande dessinée ou de l’aquarelle, pour donner corps à l’action. À l’écran, cela se traduit par une vitalité sans bornes, une explosion de couleurs et de mouvements qui coupe le souffle. Les moments forts s’enchaînent et nous entraînent dans un tourbillon d’émotions contradictoires. À l’instar de ces protagonistes aux grands yeux tourmentés, dont les portraits sont toujours brossés avec nuance. La colère bienveillante de Vi, la folie créatrice de Jinx ou la mélancolie pugnace d’Ekko. En outre, ces personnalités gagnent en force grâce à l’éclectisme de la bande originale. Je pense à Remember Me, qui nous transporte au sein d’une mémoire rudoyée, à la chanson d’Isha, qui accompagne les derniers instants d’un héroïsme candide, et, bien sûr, à Ma meilleure Ennemie, interprétée par Pomme et Stromae. Le temps semble alors se suspendre à quelques pas de danse hypnotisant, dont on aurait aimé qu’ils durent éternellement. Merci, Fortiche, de m’avoir fait vivre un moment si poignant, inoubliable.

Gattu