La saison froide pointe enfin le bout de son nez. Non pas que je l’attendais spécialement. Je préfère garder mes pieds au chaud. De toute façon, j’ai eu de l’entraînement avec The Long Dark. Le froid y est sans doute l’ennemi principal et impossible à abattre. Prévoyez des moufles. Un bonnet aussi. Et une bouillotte. On ne sait jamais.
Blancheur mortelle
De la neige de partout. Absolument de partout. The Long Dark fait dans l’économie des couleurs et se pare de sa plus belle robe blanche. Vous voilà perdu dans le grand nord canadien vous obligeant à vous débrouiller pour garder le peu de vie qu’il vous reste. Les dangers sont nombreux, les pires étant la faim et le froid. L’un par manque causera votre mort. L’autre par excès fera de même.
D’où la nécessité d’explorer. Plutôt que de faire du surplace qui ne vous amènera bien évidemment nulle part, on doit marcher et chercher un endroit où passer la nuit. Vous pourrez courir aussi mais cela consomme bien plus de calories. Moins vous aurez de calories, plus proche du trépas vous serez. Du coup on avance toujours plus loin dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent ou pour se réchauffer.
Entre le dédale de sapins enneigés et de collines peu verdoyantes, peut-être aurez vous la chance de tomber sur une quelconque bicoque. Dedans, peut-être qu’il y aura quelconques objets utiles, de la nourriture, des vêtements chauds et en bon état. Il y aura sans doute un poêle à bois qui, si vous avez de quoi, vous réchauffera suffisamment pendant un certain temps. Allumettes, bois et autres deviendront très vite vos meilleurs amis.
Après avoir pris vos marques, la chasse deviendra alors nécessaire. Vous ne trouverez qu’un nombre limité de barres chocolatées, de boissons énergétiques ou de boîtes de conserve. Bien souvent, la mort arrive à celles et ceux qui ne savent pas s’organiser et paniquent face à une situation critique. Les mauvais choix amènent de mauvaises issues.
Pour survivre aux conditions climatiques extrêmes de The Long Dark, une organisation rigoureuse s’imposera comme une évidence. Couper du bois, chasser la faune locale, maîtriser sa consommation de nourriture, dormir, bref commencer à revivre une vie construite et qui a du sens. Tout ça plutôt que de céder à l’angoisse en ne se nourrissant que de ce que certains ont laissé derrière eux.
Le choix vous appartient. Vous pouvez aussi très bien continuer votre exploration sans fin. Continuer à tenir en vous comportant comme un charognard opportuniste. Néanmoins, la chasse deviendra nécessaire. Se trouver un abri la nuit également. Passer de victime du froid à chasseur ne sera pas facile, mais c’est bien là que l’intérêt de cette expérience se trouve.
Tout a une faim
Au moment où j’écris ces quelques lignes, The Long Dark a reçu une mise à jour d’importance rendant le jeu plus difficile, les loups plus agressifs. On y joue encore plus sur le fil du rasoir.
Dans les faits, il fonctionne un peu comme n’importe quel autre jeu de survie. Votre vie se trouve sous la forme d’un nombre indiquant combien de calories il vous reste. Vous le savez sans aucun doute qu’un être humain a besoin d’un apport journalier en calorie pour subvenir aux besoins quotidiens de son corps. A plus forte raison dans des lieux aux températures extrêmes.
Ce premier point va nécessiter de votre part la découverte de nourriture ou la chasse des cervidés du coin. Le feu aura pour utilité outre votre réchauffement climatique, de purifier votre eau et de permettre de vous concocter de bon petits plats comme à la maison. Boire et manger sont une nécessité. J’ai du personnellement faire fondre de la neige et la faire bouillir pour obtenir de l’eau à peu près pure. Seulement le feu n’est pas comme un diamant, éternel. Du coup, il faut couper du bois. Mais comme il vous faudra un ouvre-boîte pour vos conserves, un couteau pour dépecer une carcasse d’animal de préférence mort, il vous faudra un outil pour chaque action qui en nécessite normalement un. Une hache serait donc un plus.
The Long Dark ne prétend pas vouloir vous apprendre comment arriver à survivre dans des conditions aussi difficiles. Il a au moins le mérite de le faire de façon suffisamment réaliste pour rester crédible. Plus ou moins. Tout est dans le détail. Alors quand vous trouverez un pull en laine avec des motifs ridicules, ne rigolez pas, car il pourrait vous sauver la vie. Il fait froid, et la sensation est très bien rendue, surtout en ce moment si vous laissez vos fenêtres ouvertes (« tips » pour une réalité augmentée du pauvre).
Pour l’instant, seul le mode sandbox est disponible. Les menus ne cachent aucun secret et laissent transparaître la présence d’une aventure plus narrative malheureusement toujours indisponible à ce jour. Sans que l’on sache d’ailleurs grand chose dessus. Va pour le sandbox alors où vous pouvez incarner un homme ou une femme, non pas que cela semble apporter beaucoup de différence une fois en jeu. Et sur deux environnements visibles, un seul est pour le moment disponible. Ensuite à vous les gelures aux pieds et aux mains.
Avis final
The Long Dark est loin d’être terminé. Le développeur répond présent au travers des mises à jour de son jeu. La dernière en date a ajouté pas mal de changements comme la fameuse augmentation de la difficulté. Au cas où vous vous demanderiez s’il est prudent de le prendre maintenant, je vous répondrai que le mode sandbox offre de quoi s’amuser avec une simulation de survie relativement bien poussée dans les détails. Tout en demeurant accessible grâce à une interface simple et relativement bien pensée.
Froid, faim, soif, habillement, il y a pas mal de paramètres à gérer qui le rende intéressant. Je ne peux nier un manque de contenu. Ni une certaine répétitivité dans les activités à notre disposition. C’est inhérent au genre. Il ne vous reste qu’à savoir si jouer les bûcherons canadiens vous botte et ainsi donner une chance à ce jeune développeur de faire ses preuves. En plus, visuellement, ça a de la gueule.