Quatre années sont passées depuis la sortie du premier épisode et surtout, du premier gros jeu d’Image & Form, le bien nommé Steamworld Dig. Véritable surprise de la Nintendo 3DS, rapidement porté sur toutes les autres consoles, ce premier épisode n’a pas eu de suite directe. Plutôt que de jouer la carte de la facilité, les développeurs.euses ont décidé de proposer le tactique Steamworld Heist. Voilà néanmoins de quoi creuser encore pendant une bonne dizaine d’heures avec un second opus disponible aussi sur Nintendo Switch.
Mais où est Rusty ?
Il aura suffi de tremblements de terre incompréhensibles et surtout de la disparition de Rusty, ce brave robot mineur de la première aventure, pour que Dorothy (déjà aperçue dans Steamworld Dig) ne se découvre une âme d’aventurière. Tas de boulons comme tous les protagonistes de l’univers Steamworld, Dorothy partage avec Rusty cette dextérité quand il s’agit de donner des coups de pioche et de miner. Cela tombe bien, c’est ce que le joueur va lui demander de faire pendant un bon moment. C’est reparti pour l’exploration de profondeurs toujours plus étonnantes.
Comme dans le premier jeu, il s’agit donc de creuser le plus loin possible pour collecter des minerais précieux, battre des ennemis et tenter de découvrir des tubes de téléportation permettant de revenir plus rapidement à la surface. Ils servent aussi, évidemment, de moyen de revenir plus profondément dans la grotte parcourue sans avoir à parcourir de nouveau tout le chemin déjà entamé. Les minerais, eux, se vendent en ville, votre hub principal. Ils permettent de déverrouiller des améliorations pour votre arme, votre santé et tout l’attirail qui s’en suit. Des bombes, des grenades, un jetpack… Le jeu est de moins en moins avare en bonus d’armement et de déplacement au fur et à mesure de la progression.
Votre ressource principale, ce ne sont pas les minerais, mais bien l’eau. Elle est ce qui vous permet de remplir votre jauge de « pouvoir » vu que tous vos gadgets fonctionnent à la vapeur. D’où le nom de l’univers, vous vous rappelez ? Rapidement, vous découvrirez des poches d’eau tout au long de votre minage. Ces zones s’indiquent directement sur votre carte des lieux, très bien représentée et qui peut même être amélioré avec le temps pour vous en afficher davantage. Jusqu’à vous montrer l’emplacement des minerais rares si vous dépensez les bons rouages sur les bons bonus.
Les boulons qui changent tout
Les améliorations de vos armes, de votre équipement, se font aussi en ville et consomment une autre ressource : les boulons. Ceux-ci sont à trouver tout au long des cavernes explorées, principalement dans des zones secrètes. Il va falloir longer les murs et tenter de passer dans des chemins obscurs pour trouver les 42 artefacts secrets (à moins qu’un 43eme ne soit bien caché ?) et les nombreux boulons qui vous débloqueront bien des joyeusetés. Parmi celles-ci, une plus grosse jauge de vie et d’eau, une meilleure défense, davantage de grenades mais aussi des modificateurs de partie qui changent complètement la donne. Les plus intrigantes et fortes améliorations nécessitent des plans, qu’il vous faudra là aussi déceler le plus souvent auprès d’un PNJ bien caché dans des recoins difficilement accessibles. Certains de ces plans vous permettent même de complexifier la partie et d’y ajouter du piment (des ennemis qui explosent quand vous les battez, par exemple).
Steamworld Dig 2 se rapproche beaucoup du premier opus, mais fait absolument tout en mieux. Il demande encore de progresser à la verticale dans une demi-dizaine de zones remplies de petites cavernes faisant office de défi rapide, d’éviter les rochers qui vous tombent dessus façon Boulder Dash, de comprendre les mécaniques d’un bestiaire assez maigre mais aux profils très différents et surtout, de miner, de remonter à la surface, de dépenser, d’améliorer son personnage et de repartir à l’aventure entre quelques moments de scénario. Tout cela sur une OST de grande qualité, signée par un El Huervo très inspiré. A vrai dire, sur les 11 heures passées sur ce jeu à parvenir au 100%, aucun moment n’a semblé longuet ou de trop. Le rythme est parfait, l’histoire captivante et les amoureux de l’univers Steamworld auront même le droit à quelques liens scénaristiques bienvenue pour comprendre où se placent les différents de jeux de la franchise. Difficile de ne pas en dire du bien et de vous motiver à vous y mettre !
Proposant une histoire simple mais vraiment efficace, tant on se prend rapidement au jeu de la recherche de Rusty et des cataclysmes qui semblent s’abattre sur la ville, Steamworld Dig 2 nous relance dans de la fouille de cavernes à la verticale sans lasser ni même se faire trop longuet. Dans sa dizaine d’heure pour tout faire ou presque, le jeu d’Image & Form va à l’essentiel et présente un cahier des charges rondement bien mené. On aime et on en redemande.