Presque 4 ans jour pour jour après le premier volet (qu’on avait adoré), les Sévillans de The Game Kitchen sont de retour pour tordre une nouvelle fois les codes de la religion catholique. Si le premier s’orientait beaucoup sur la semaine sainte (dont la ferveur de cette fête est quelque chose d’hors norme à Séville), notre pénitent a un nouveau Miracle à tabasser : la naissance d’un nouveau-né, que l’on comprend issu d’un amour interdit entre un religieux et une noble.

Ce miracle, ici porté à son extrême, montre le côté pervers de toutes les bonnes choses et l’influence dans la folie que celui-ci a (cet homme qui s’est fait greffer un sein pour allaiter un enfant, j’en frissonne encore). Si la vie est bien présente, la mort aussi, traitée avec une justesse incroyable, que cela soit dans les rites funéraires ou toute la phase de deuil d’antan (j’ai retrouvé toutes les vieilles grands-mères en deuil de mon village d’Espagne représentées dans le jeu).

Car même si le studio va loin dans l’interprétation malsaine de ce que peut être la religion catholique, ils le font avec un respect incroyable, porté par une direction artistique qui arrive à surpasser le premier titre. Évidement, la surprise est moins présente, avec des lieux et des ennemis déjà rencontrés dans le premier, et surtout une progression qui se rapproche beaucoup du premier titre.

Pour remédier à ça, et justifier un second titre, c’est du côté du gameplay que la différence va venir. Car si dans le premier le pénitent n’avait qu’une seule possibilité d’arsenal, dans Blasphemous 2 vous démarrez votre aventure en choisissant une arme parmi trois : une épée similaire à celle du premier avec un pouvoir d’absorption de sang, une double épée très rapide pouvant emmagasiner de l’électricité et enfin, un gros marteau, fort, lent (pas trop en vrai) et pouvant s’enflammer. Pas d’inquiétude quant au choix, vous récupérez les deux autres armes dans le premier tiers du jeu, puisque celles-ci vous permettront aussi de vous déplacer et d’atteindre des endroits inaccessibles. L’avantage est que cela rend le premier tiers du jeu plutôt ouvert, à faire dans l’ordre que bon vous semble tant que vous aurez trouvé les armes.

À tout cela s’ajoute un tas de pouvoirs magiques et autres nouveautés, vous pourrez transporter sur vous des statuettes, pour obtenir des effets passifs, qui peuvent être amplifiés si vous mettez côte à côte deux idoles compatibles. Enfin, ajoutez à cela plein de quêtes secondaires, un level design ultra-léché, une difficulté super bien dosée et on obtient ainsi celui qui sera sûrement le meilleur metroidvania de 2023.