Shadowrun Returns
Nain, elfe, troll, orc, voilà des races que l’on associe facilement avec le genre du RPG Heroïc-Fantasy. Si vous n’êtes pas familiers avec la licence Shadowrun vous pourriez bien être étonnés par son univers cyberpunk où vous croiserez toutes les races énoncées plus tôt. Un monde futuriste mais toutefois empreint de magie, ce n’est pas commun, et qu’est-ce que ça donne lorsque cet univers connu sous forme de jeu de rôle papier est adapté en RPG old-school ? Nous allons voir ça tout de suite.
Seattle, 2054. Le « Dead Man’s Switch » est un dispositif qui se met en marche lorsqu’un homme meurt et permet d’exposer ses dernières volontés. Lorsque celui de votre ami Sam se met en route il fait appel à vous afin de lui rendre justice en confondant son meurtrier en échange d’une colossale somme d’argent. Le monde des ombres vous connaissez, vous êtes un Shadowrunner, vous êtes payés pour risquer votre vie dans des missions dangereuses, alors forcément cette somme d’argent a un attrait non négligeable. Et vous voilà sur les traces de l’éventreur d’Emerald City, une enquête qui vous mènera bien plus loin que vous n’aviez imaginé…
Shadowrun Returns est avant tout un RPG et vous aurez droit à une chose que j’apprécie particulièrement dans ce genre là : la création de personnage . Oui ce n’est pas le plus important mais ça apporte en immersion d’avoir modelé un personnage selon ses envies.
Après avoir choisi une race vous pourrez aussi choisir un archétype parmi les 6 proposés tout en sachant que certaines races possèdent des prédispositions pour certains archétypes.
Bien sûr il y aurait d’autres choses à dire sur chaque race et chaque archétype mais cet GameTest n’a pas lieu de servir de Wiki, l’univers de Shadowrun est bien trop riche. Il est aussi possible de ne pas choisir de classe et de forger son personnage en lui attribuant les attributs que l’on préfère, une option à réserver aux habitués du jeu cependant. Autant la création de personnage est riche sur le plan des capacités des personnages, autant elle est pauvre sur le plan physique (quelques coupes de cheveux, une dizaine de visages et hop c’est parti ! ). Ce n’est toutefois pas très grave car le jeu est en vue isométrique et ne permet pas de voir les personnages en détail.
Au niveau du gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. j’ai été très étonnée par la linéarité du jeu. En fait je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais il est clair que je n’étais pas préparée à ce que j’ai une mission à faire et que je ne puisse pas faire autre chose. Il n’y a que trois quêtes secondaires et il est impossible de sortir du QG des Shadowrunners pour se balader, on nous dit clairement « Quitter le QG pour rejoindre l’emplacement X ? ». Il n’y a pas d’autres option que de suivre la ligne directrice .


En revanche l’enquête est intéressante, l’histoire bien écrite et l’univers de la licence Shadowrun est bien respecté. Sachez que c’est un jeu old-school où il faudra lire, beaucoup lire, de quoi en rebuter certains. Vous passerez au moins 50% de jeu à parler avec d’autres personnages.
Les combats sont tactiques et vous devrez parfois engager d’autres Shadowrunners pour venir au casse-pipe avec vous moyennant quelques Nuyens. Tout le jeu se joue à la souris et vous déplacerez vos personnages en dépensant des points d’action. Il faudra avancer prudemment car vous ne verrez pas ce qui se trouve dans les salles non explorées à cause du brouillard de guerre. Une aide de jeu complète est disponible à tout moment si vous êtes dans le doute.
A certains moments vous combattrez dans le monde réel mais aussi dans la matrice , un changement bienvenu dans le gameplay. Quelques défauts se font cependant ressentir lors des combats comme le fait de ne pas pouvoir se déplacer librement même lorsque les ennemis ont été tués. On devra se déplacer de cases en cases jusqu’à ce qu’un nouvel ennemi arrive ou que l’on sorte du bâtiment. Le jeu n’est pas facile car même s’il n’y a plus d’ennemis à l’écran vous ne récupérerez pas de PV, à vous de bien gérer vos sorts ou vos kits de médication.
Les environnements isométriques sont très soignés et bénéficient d’une direction artistique maitrisée. La musique du jeu est de bonne qualité tout comme la traduction française des textes (quelques coquilles mais rien de grave). Quant à la durée de vie, elle est mince pour un RPG (12-14h) mais un éditeur de niveau permet aux fans de créer et partager de nouvelles aventures.
Au final, Shadowrun Returns est un bon RPG, parfait pour les nostalgiques du jeu sur table mais qui semblera trop dirigiste pour les autres. Si vous n’aimez pas lire vous ne pourrez pas accrocher à l’univers et ce serait bien dommage car c’est là le grand atout du jeu.






