Fate of the World : Tipping Point

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Fate of the World : Tipping Point

L’écologie est à la mode , ce n’est rien de le dire. Pour se sensibiliser face à un climat de plus en plus annoncé comme catastrophique et à la dérive, même les jeux vidéo s’y mettent sérieusement. Fate of the World est de ceux-ci et ne fait clairement pas les choses à moitié. Mais pour qui se destine ce titre ?

Anticipation flippante

Dans le futur, le climat sera totalement déréglé. Des iles disparaitront, les ours polaires avec eux d’ailleurs. Je ne veux pas vous spoiler la magnifique introduction de Fate of the World , dramatique, mais sublime avec sa bande-son de qualité . Sachez jusque que vous êtes en 2020 et êtes désormais à la tête du GEO , la Global Environment Organisation. Cette ONG tente de gérer tous les pays du monde pour réduire les gaz à effets de serre et la pollution de notre belle planète bleue. Elle a un objectif particulier : parvenir à réduire les effets climatiques annoncés comme apocalyptiques tout en maintenant une bonne gestion des différents pays.

Un programme difficile ? Ce n’est rien de le dire. Fate of the World n’est pas pour les jeunots et ne se destine absolument pas à être joué rapidement , avec facilité et un temps d’adaptation très court, comme peut l’être par exemple un jeu de la saga des Civilization. Pour garder cet exemple, dans Civilization le gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. peut être compliqué, mais reste toujours à la portée du joueur. Dès le début du jeu, a moins que les options aient changées, Civilization est assez simple d’accès une fois le tutoriel passé. Fate of the World, c’est totalement le contraire : c’est dur du début à la fin, mais le jeu est d’une facilité de prise en main déconcertante . Nous y reviendrons.

Une carte du monde, le globe précisément, vous permet de voyager de pays en pays et d’apercevoir les changements climatiques. En haut à gauche, vous avez une minicarte du monde avec l’emplacement de vos agents du GEO. Chaque agent peut être placé sur un pays en particulier , avec une limite de six par pays. Enfin, ils se destinent chacun à un ordre particulier , donné via des cartes que le joueur va donc devoir choisir avec beaucoup d’intelligence.

Cartes en main

Une carte par agent, jusqu’à six par pays, c’est très peu. Surtout que chaque carte coute de l’argent et que celui-ci, donné par les différents gouvernements du monde que vous possédez, se fait rapidement très rare. Il faut donc soigner ses relations et pour cela, contenter tout le monde : les civils, le gouvernement en place et mère nature qui fait des siennes. Surtout : il faut éviter à tout prix de perdre le soutien d’un pays , sans quoi il ne sera plus possible d’y effectuer la moindre action.

Fate of the World se joue au tour par tour et entre chacune de ses tours, il se passe 5 années. L’occasion d’apercevoir réellement l’impact des choix réalisés (des cartes choisies, donc) et d’y remédier en cas de problème. Chaque scénario proposé à un objectif bien défini : garder constante la croissance d’un pays tout en limitant les gaz à effet de serre, par exemple. Il faut donc jouer sur plusieurs tableaux : l’écologie et la gestion sociale des différents pays intégrés au GEO. Ajoutez à cela que les agents coutent de l’argent pour être recrutés dans chaque contrée, pour augmenter encore d’un cran la difficulté.

Sauf que vous l’aurez compris : si Fate of the World est difficile c’est bien par le génie (ou machiavélisme) de son concept. Car en soi, choisir des cartes puis passer un tour n’a vraiment rien de compliqué . On peut même dire que c’est ici que Fate of the World fait mouche. Il est emprunt d’un génie réellement saisissant. Plus que simple dans son concept, ne demandant que deux ou trois clics de souris à chaque tour passé, ne dépassant pas la dizaine de tours dans les premiers scénarios, il semble pratiquement être un « petit jeu » de détente entre deux gros jeux de stratégie. Mais il n’en est absolument rien !

Chronophage !

Ce titre est diaboliquement saisissant et ne demande certes pas beaucoup de clics pour être joué, mais tout de même beaucoup de temps. A chaque action, chaque carte choisie, on passe de nombreuses minutes à réfléchir sur l’impact qu’elles auront. On tente de penser à tout, de prévoir toutes les perfidies d’une intelligence artificielle défaitiste qui voudrait clairement que l’on meure en 2020 de radiations liées à une couche d’ozone transformée en véritable gruyère. C’est d’une anticipation clairement glauque, mais terriblement accrocheuse.

On doit cela surtout à son ambiance, ses musiques, ses graphismes, tous très colorés et optimistes pour contraster avec une difficulté horrible. On se plait à perdre, finalement, dans ce Fate of the World très différent de tous les jeux du genre sortis jusque maintenant. C’est une perle rare, un petit concept tellement bien ficelé qu’il en devient chronophage.

Quant au fait de le maitriser, d’en finir au moins la moitié des scénarios, nous disons « Chapeau » à tous ceux qui y parviendront. Seuls les plus grands joueurs stratèges et gestionnaires sauront s’y prendre et y perdront pas mal d’heures. Alors quand on sait que des DLC sont aussi disponibles (réunis sous le nom de « Tipping Point » ou vendus chacun séparément) et que les développeurs à fond derrière leur jeu pour toujours plus de nouveau contenu, c’est à s’y plonger sans ne plus jamais refaire surface. Saisissant, mais clairement destiné à une tranche très spécifique de joueurs aimant les réalisations osées, originales et les concepts totalement nouveaux. À essayer de toute façon pour se faire son propre avis !