Endzone – A World Apart : Le groupe des années 90 ?
Développeur : Gentlymad Studios – Éditeur : Assemble Entertainment, WhisperGames – Date de Sortie : 02 avril 2020
Le secteur des jeux de gestion aux tendances postapocalyptique et/ou catastrophique est en train de littéralement exploser avec des titres comme Frostpunk, Surviving the Aftermath ou encore l’amusant Oxygen Not Included, qui rendent Endzone – A World Apart difficilement original. Pour autant, il serait idiot de le juger si vite, puisqu’il arrive en early access sur Steam dans une version déjà bien aboutie, en tout cas sur un plan purement technique. Ses graphismes restent à mon goût un peu ternes, mais c’est sans doute son contexte de catastrophe nucléaire qui veut ça. Il a au moins le mérite de bien tourner, de ne pas m’avoir fait subir de bugs dérangeants, voire aucun, et d’être fonctionnel dès ses débuts avec une interface soignée et compréhensive.
Pour nous mettre en confiance, son écran de démarrage nous accueille avec une roadmapPlanning de mises à jour de contenu à venir, souvent défini dans le temps. des mises à jour prévues, même si celle-ci ne va à ce jour que jusqu’au mois de juin de cette année. Un plus indéniable qui accompagné d’un investissement continu de ses développeurs devrait en théorie permettre à Endzone d’aller au bout de ses ambitions. Ainsi les bases sont bonnes et pleines de potentiel mais restent limitées en termes de richesse et de complexité. On y retrouve les habituels bâtiments de stockage de ressources et les habitations nécessaires pour protéger notre communauté composée de survivants. On se retrouve cependant assez vite enfermé dans une chaîne de production assez linéaire consistant à récolter des ressources, à construire des bâtiments pour les stocker et d’autres pour les raffiner en de meilleures ressources, et bis repetita.
Certains édifices ont des fonctions plus originales permettant d’améliorer l’état émotionnel de nos survivants pour les rendre plus efficaces, apportant ainsi une composante sociale à Endzone ; chose qu’un Frostpunk avait su faire de manière assez originale, notamment en mettant l’accent sur un système de choix moraux et de narration. Ainsi, dans Endzone, les membres de notre communauté ne sont pas des anonymes, mais des personnes ayant un nom et des liens familiaux apparents avec d’autres membres de celle-ci.
Pourtant au final, tout cela n’est encore que le crayonné d’un jeu plus ambitieux qui ne demande qu’à émerger. La partie sociale pourrait alors se voir étoffée par l’ajout de missions secondaires promises en juin ou autres qu’il ne nous est pas encore permis de connaître. En l’état, Endzone reste encore timide de ce côté-là comme du reste par ailleurs. Il n’y a pas de système de recherche permettant de débloquer de nouveaux édifices ou technologies ; il n’y a pour le moment rien qui puisse nous permettre de nous projeter dans l’idée que notre communauté pourrait devenir bien plus qu’un simple rassemblement de survivants de l’apocalypse.
Si l’accent est clairement mis pour le moment sur la notion de survie, la difficulté va requérir un peu plus d’équilibrage. A ce jour on oscille entre des temps de jeu relativement paisibles qui se passent sans souci majeur, tandis que soudainement un évènement climatique ou le manque de certaines ressources limitées pourtant essentielles à notre progression – les scraps ou débris de ferraille et d’électronique de la société d’avant – nous mettent face à un mur presque insurmontable. Il semble donc nécessaire de trouver le bon équilibre entre maintenir une tension propre au genre du survival, tout en permettant de construire notre communauté, l’aspect progressif d’un city builder étant également important car il représente le cœur de leur gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo., mais surtout en est la récompense.
Vasquaal










