Lone Survivor
Déjà créateur d’un « demake » (une version graphiquement moindre et d’une génération précédente) de Silent Hill 2, de plusieurs jeux toujours en pixels et même de titres Amiga, Jasper Byrne vient nous donner un coup de massue vidéoludique. Est-il possible de faire peur dans un jeu en gros pixels ? Seul au monde Vous êtes un anonyme se réveillant en pleine apocalypse. Le monde est désert (ou presque) et seuls des zombies hantent les lieux. Vous pouvez dormir, faire passer le jour, si vous avez trop peur de sortir de votre grotte. Mais vous pouvez aussi partir à la recherche d’un meilleur moyen de survie et, au passage, tenter de sauver quelques autres survivants ? Lone Survivor est un jeu glauque, malsain, pas du tout attrayant au premier abord, mais empli d’une ambiance clairement réussie. La musique est lourde, votre personnage vous est totalement inconnu, mais malgré cela, vous l’appréciez.
Vous avez de l’empathie pour lui. Signe d’une ambiance bien posée et d’un univers correctement créé ? Peut-être est-ce aussi grâce à un gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. d’une simplicité enfantine : vous passez de gauche à droite de l’écran avec un scrolling horizontal , vous faisant rapidement oublier un gameplay très accessible pour ne vous intéresser qu’à l’ambiance. Vous fouillez tout ce qui peut être fouillé pour obtenir des objets : un ours en peluche, des ciseaux, des médicaments et bien d’autres choses à l’utilisation rappelant rapidement quelques énigmes tordues de point’n click, sans jamais être sans queue ni tête. Vos deux alliés les plus précieux ? Une lampe torche, que vous devrez recharger en batterie dès que possible, et votre arme. Vous ne l’aurez pas dès le début et surtout, vos munitions sont limitées. Comme dans tout Survival Horror qui se respecte.
Vient alors l’histoire, glauque, racontée de chambre en chambre dans un hôtel franchement pas accueillant. Sur ce point, je vous laisse découvrir tout cela sans vous en raconter de trop… Mais il sera question de santé mentale, de questionnements sur le héros. Choix et conséquences En gros pixels, qu’on ne conseille d’ailleurs pas en plein écran sous peine d’obtenir un truc peu lisible lorsqu’il s’agit de lire les dialogues, Lone Survivor est malgré tout riche visuellement et franchement accrocheur. C’est simple : on se croirait vraiment devant un Oldies PC ayant engendré tous les Silent Hill et autres Resident Evil qui ont marqué le genre à jamais. Un bel hommage « à l’envers », si vous préférez. Les amoureux d’histoire bien conçue seront aussi aux anges quand ils apprendront qu’en plus de quêtes annexes, mettant en scène des personnages très charismatiques, il y aura la possibilité d’accéder à plusieurs fins différentes en fonction de vos actes. Jouez bien, jouez intelligemment et vous aurez la meilleure fin. Mais les autres ne sont pas foncièrement « mauvaises » pour autant, tout juste moins percutantes mais toujours très bien pensée et forçant à la rejouabilité.
Passionnant, surtout quand on sait que Jason Byrne en a promis de nouvelles dans une future mise à jour. Malgré tout, Lone Survivor a un petit problème : son ambiance est certes oppressante, mais les zombies peinent franchement à faire peur. On peut les tuer, les contourner (en se posant dans l’obscurité, avec un principe de « profondeur », ou vous voyez votre personnage bouger doucement le long du mur) et votre vie ne descend pas si vite que cela une fois touché, ce qui rend le jeu moins effrayant au bout d’un petit moment… En effet, vous n’aurez plus peur d’un affrontement direct avec un Zombie. Après tout, s’ils vous tombent dessus sans crier gare, vous aurez encore le temps de rebrousser chemin. C’est le seul défaut de ce Lone Survivor d’une rare intelligence , à l’univers (je ne le répéterais jamais assez) parfaitement maitrisé et qui a les défauts de ces qualités : difficile de rendre un jeu très complexe à parcourir (il l’est déjà assez comme cela avec ses énigmes ! ) en lui accolant une mort immédiate à chaque rencontre avec l’ennemi. Finalement, s’en est presque une qualité.





