DUSK

Revitaliser le genre FPS rétro avec des gros pixels et des armes violentes, on n’a jamais trop réussi à le faire depuis Brutal Doom. Il y a bien eu AMID EVIL (du même éditeur de DUSK), mais il est encore en accès anticipé alors on attendra avant de s’emballer davantage que dans la preview. Non, à bien y réfléchir, difficile de retrouver un trip à la Hexen, Half-Life et Blood bien mélangé qui plairait autant aux vieux qu’aux plus jeunes. Mais en fait, ça va aller. Parce que y’a DUSK.



Grosse voix et pixels crados

Vous êtes un truc à deux pieds qui s’équipe d’un tas d’armes bien violentes pour terrasser du démon, des membres d’un culte craignos et des hommes à la tronçonneuse. Enfin, en début de partie lorsque vous lancez le premier épisode sur les trois proposés, vous êtes surtout armé de deux faucilles rigolotes qui cisaillent l’ennemi. Puis viennent un pistolet, un fusil, un shotgun, un double shotgun, un mortier, une arbalète magique et d’autres jolies idées (une épée qui renvoie les projectiles par exemple) pour ne jamais s’ennuyer. Un fusil de précision avec zoom intégré au clic droit ? Vendu ! Le Super Shotgun de Doom ? Prenez-en donc, c’est cadeau. DUSK, c’est du bourrin et du violent à l’ancienne, avec des idées nouvelles.

Chaque épisode dure entre deux et trois heures et se compose d’une dizaine de niveaux (et quelques bonus) au level-design inventif. Plus particulièrement, le premier épisode fait office de douce entrée en matière avec un peu d’effroi, avant un second épisode bien plus inventif en termes de level-design. Un laboratoire sans-dessus-dessous à la référence artistique évidente (vu le nom du niveau de toute façon, difficile de ne pas l’avoir) et des tas de soldats qui se mêlent aux démons vous rappellerons les meilleures heures du jeu d’une autre référence : Half-Life le tant aimé.

Coté troisième épisode, on valide les acquis et on s’assure de bien jouer pour montrer au game designer qu’on a compris ou il voulait nous emmener, jusqu’à ce qu’il nous mette une énorme tornade à la figure avant de nous faire passer dans un XEN qui ne dit pas son nom mais se révèle très plaisant à jouer. Le développeur David Szymanski va vous tenir sans vous lâcher tout au long de son jeu nostalgique et inventif en vous faisant croire à longueur de temps que ça y’est, vous maitrisez la partie. Mais ce ne sera jamais le cas et c’est la première grande force de DUSK.


Plus qu’un trip rétro, un vrai bon jeu

Avec des idées anciennes comme les salles secrètes à déverrouiller ou les clés de couleurs à chercher dans les niveaux, DUSK se permet des originalités. Aucun dégât de chute n’est proposé, là aussi à l’ancienne, mais tomber de haut vous permettra de réaliser une roulade. Ça ne sert à rien, c’est surtout esthétique, mais c’est réussi. Plus utile par contre : la glissade qui permet de défourailler accroupi et à grande vitesse ou de passer sous les objets les plus étroits et couloirs les mieux cachés.

Des Power-Ups sont aussi de la partie, comme une sorte de Quake augmentant vos dégâts, mais aussi d’autres joyeusetés comme ce petit bonus qui transforme DUSK en Super Hot, stoppant le temps lorsque vous ne bougez pas d’un cran. Pas forcément ahurissant de plaisir ressenti lorsque vous jouez aux pistolets, il devient bien plus marrant à activer avec des shotgun et des sauts bien sentis. On s’arrête en l’air, on vise, on tire, on passe au suivant. Evidemment, les power-ups étant toujours bien placés, au bon endroit, au bon moment, on a le droit à un joli moment de gloire. On regrettera juste que ces power-ups soient si rares, même si on ne doute pas que c’est aussi ce qui fait leur charme.

A l’ancienne toujours, il va falloir sauvegarder et charger à la volée, via le menu ou des raccourcis clavier. Les nouveaux joueurs risquent fort de s’y mêler les pinceaux, comme nous à la bonne vieille époque, surtout qu’ils restent habitués au confort moderne de la sauvegarde automatique. Vous voilà prévenus, amis jeunots qui décident de vous lancer dans l’aventure DUSK.

Reste l’ambiance, particulière, glauque et sombre, qui peut ne pas plaire à tout le monde. Le jeu a ses moments horrifiques avec perte de lampe torche et plongée dans le noir, ce qui là aussi risque d’en décourager certains. Mais en plus de ne jamais abuser de cette idée ni des sursauts de peur engendrés par quelques apparitions d’ennemis, DUSK revisite ses propres niveaux pour proposer de nouvelles choses sur le long terme. C’est une vraie aventure, un univers visuel qui se veut malin et marquant et qui n’hésite pas à jouer avec les propres codes qu’il établit quelques heures auparavant.

Il faut enfin parler des musiques et de l’ambiance sonore, qui font beaucoup dans le plaisir de jeu procuré par ce DUSK qui vient titiller notre nostalgie sans coup de coude lourdingues et clins d’œil faciles. Les thèmes ne sont pas nombreux, mais ils restent très marquants et réellement motivants. Le thème principal est clairement de ceux que je n’oublierai pas de sitôt. Remarquez, DUSK n’est pas près de quitter mon disque dur et je vais bruler des cierges pour que le développeur de cet excellent titre continue sur cette lancée et nous propose une suite ou autre chose, mais au moins un jeu du même acabit.

DUSK c’est cette petite gifle de rappel à l’ordre quand le testeur un peu blasé parle de ces petits hommages rétro pas mal foutus mais qui ne valent pas les originaux. DUSK vaut clairement ses modèles et parvient même à sublimer l’essence d’un Hexen ou d’un Blood en approfondissant les idées mais aussi en apportant de nouvelles choses au genre. C’est un FPS rétro « mais pas trop » glauque à souhait, violent comme il faut, qu’il est difficile de ne pas adorer. Une vraie réussite.

Laisser un commentaire