Fretless : Rock and Role (Play)
Les JRPG au tour par tour continuent leur bonne forme récente, avec des titres qui ont marqué comme Sea of Stars ou plus récemment Clair Obscur: Expedition 33, et ainsi inspiré au passage pas mal de titres indépendants à suivre leurs exemples. Pour se démarquer, mieux vos proposer un peu d’originalité, et c’est bien le cas de ce Fretless – The Wrath of Riffson, dans son pitch en tout cas, proposant un monde où tout est basé sur la musique, principalement Rock et Metal, des décors en passant pas les mécanismes de jeu.
Rock and Role (Play)
C’est d’ailleurs bien ce qui saute le plus aux yeux, voir ces décors en joli pixel art bourrés de références au monde de la musique, avec des petits détails partout, comme des rochers en forme d’enceintes par exemple, ainsi que des fleurs ou des marches qui jouent des notes de musiques quand l’on passe dessus. Le tout est très mignon et propose un monde franchement agréable à parcourir. Pas question de monde ouvert ici par contre, il s’agit de petites zones interconnectées à parcourir avec différents objectifs à accomplir. Les zones jouables sont d’ailleurs assez petites, et on a donc souvent le droit à des petits temps de chargement, qui, bien que rapide, peuvent un peu lasser au bout d’un moment, car assez nombreux. Il est tout de même possible d’utiliser le voyage rapide pour retourner dans les zones explorées, afin de rendre une quête ou simplement revisiter un magasin proposant l’équipement qui vous faisait envie.
En termes d’équipement d’ailleurs, là aussi tout est lié au monde de la musique. Vous aurez quatre armes à débloquer durant l’aventure, enfin quand je dis armes, je parle évidemment d’instruments de musique : une guitare acoustique, une basse, un synthétiseur et une guitare électrique huit cordes. Et pour rester raccord, vous n’utiliserez pas des habilités, mais des riffs de musiques, on y reviendra plus loin.



Et si Fretless – The Wrath of Riffson est en effet un RPG, il n’a pas à proprement parler de système de level up, c’est-à-dire via avec des stats qui augmenteraient après une montée de niveau vous rendant plus fort. La vraie progression se fera surtout par la découverte de nouveaux mods pour vos instruments, l’utilisation de pédales à effets pour obtenir des bonus globaux ou encore de nouveaux riffs et l’amélioration de ces derniers en utilisant des ressources trouvées dans le monde ou sur les ennemis vaincus par exemple. Votre montée en puissance viendra aussi des synergies entre tous ces systèmes que vous développerez. Et une fois une ou deux stratégies de combats trouvées, il faudra s’adapter en fonction des ennemies, vous ne devriez pas avoir trop de soucis dans la quasi-totalité des combats.
En tant que RPG, Fretless – The Wrath of Riffson n’a pas non plus de véritable ambition narrative poussée, ce qui explique également sa durée de jeu raisonnable, d’une bonne douzaine d’heures, et un héros muet telle une page blanche afin de laisser place au joueur. Vous incarnerez donc Rob, un musicien souhaitant participer à la Battle of the Bands, un grand concours musical organisé par le tout-puissant label Super Metal Records ou SMR, qu’on imagine très vite pas si sympa que ça. Ajoutez à cela une histoire de monstres musicaux créés par la division scientifique de SMR, et il n’en faudra pas plus pour se lancer dans l’aventure, votre guitare sur l’épaule.
Au cours de vos pérégrinations, vous aurez droit à très peu de cinématiques et de dialogues pour le genre, ces derniers étant pourtant très agréables avec un humour léger à l’image du titre tout entier. On verra plusieurs fois par exemple les PNJPersonnage non-joueur / Personnage non jouable avec lequel on peut interagir. En anglais : NPC - Non Playable Character mentionner, voire se moquer gentiment, du mutisme de notre héros. C’est plutôt très mignon dans son ensemble et très convaincant.
Guitar Hero
Comme c’est habituel maintenant dans les JRPG au tour par tour, les combats se voient dynamisés par la possibilité d’optimiser vos attaques ou parades en pressant sur une touche au bon moment, c’est d’autant plus pertinent dans un jeu centré sur le monde de la musique. Mais au final, tout se fait dans un rythme 4:4 en croche ultra-classique, et le plus simple restera de tapoter la touche en rythme constamment pour tomber sur les bons inputs, ça demande un leger temps d’adaptation, mais une fois compris on se surprend à réussir plus souvent que l’on ne rate.
Chaque tour, on peut sélectionner trois riffs spécifiques à l’instrument équipé, l’équivalent de carte dans un deckbuilder, parmi les six tirés au hasard dans sa main, chacun ayant des propriétés différentes, des stats d’attaques, de bouclier ou de status et peuvent aussi faire augmenter la capacité unique liée à votre instrument. De fait, il faudra apprendre à maitriser le gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. spécifique de chacune de vos armes, et réussir des attaques timées augmente votre jauge de spécial qui permettra de lancer un coup dévastateur, d’autant plus puissant que vous réussissez le mini jeu de rythmique. Autre point tactique, les effets de status, qu’ils soient positifs ou négatifs, viennent se placer dans un rack au nombre de places limité, et chaque nouvel effet vient se mettre à l’avant décalant ainsi les précédents d’un cran, supprimant au passage le plus ancien si le rack se voit complet. Il faut alors parfois réfléchir à jouer des riffs vous conférant des status bonus rien que pour se débarrasser au plus vite d’un malus gênant. Une mécanique plutôt bien pensée.



On finira par un petit mot sur un pan important du jeu, bien évidemment la musique. Étonnamment, je l’ai trouvé, dans l’ensemble, un peu trop sage. On a certes de bons thèmes et ambiances, avec souvent des musiques spécifiques à l’instrument équipé, un détail très apprécié, mais au vu du concept du jeu, on pouvait s’attendre à quelque chose d’un peu plus marquant pour nos oreilles, un peu à l’instar d’un Crypt of the NecroDancer pour ne citer que lui.



