Dawn of War : Definitive Edition : Du sang pour le dieu du sang !

Dawn of War : Definitive Edition : Du sang pour le dieu du sang !

Décidément, Warhammer 40K est sur tout le site en ce moment. Véritable phénomène qui perdure depuis les années 80, la sortie de Dawn of War premier du nom en 2004 a quelque chose de très symbolique. C’est le quatrième essai pour Relic Entertainment (après Homeworld 1 et 2) qui amènera le genre STR vers une nouvelle ère. Premier jeu de stratégie en 3D pour la licence, qui reçoit d’une part des critiques dithyrambiques, et d’autre part l’aval de Games Workshop pour créer un chapitre (une organisation militaire) Space Marines inédit : les Blood Ravens. Ils ont eu le nez creux visiblement, car c’est probablement le moment où ils se sont rendu compte que les adaptations en jeu vidéo de W40K pouvaient imprimer de l’argent, avec 150k ventes dès le premier jour (oui c’était beaucoup pour un STR en 2004 sur un univers de niche). C’est aussi mon premier contact avec la licence, comme je l’ai mentionné sur mon papier au sujet de Space Marines 2. En comptant les nombreuses extensions attachées, je ne serais pas surpris d’apprendre que mon chrono de jeu frôle les milliers d’heures, et je trouve assez naturel que Relic sorte une version un peu plus polish et complète de son bébé maintenant devenu adulte (plus légitime que Space Marines 1 en tout cas). Plus stable sur les nouvelles machines, il intègre aussi le 64-bit, tout le contenu en un, un petit up du moteur, ainsi qu’une compatibilité des vieux mods… On est bien non ? Non ?

Orbe de Résurrection

Sur la première annonce de cette version, j’avoue avoir eu un peu trop d’enthousiasme (la nostalgie, le fléau des pensées rationnelles). Alors que je m’attendais à une large modernisation du jeu, je suis un peu déçu dès les premières secondes qui suivent le moment où je presse le bouton « jouer ». Déjà, il y a cette intro mythique, odieusement upscalée et mise à 60 FPS par IA, ce qui rend la vidéo toute blurry et enlève beaucoup d’impact (un comble). Puis, on arrive sur le menu principal et là, les souvenirs m’envahissent, avec la musique et ce bon vieux Gabriel Angelos, fier et au crâne anguleux, en gros plan. C’était très beau pour un STR en 2004, mais aujourd’hui, ce modèle 3D en très gros est bien plus repoussant. C’est le genre de décision d’époque qui a mal vieilli. Puis les sensations reviennent, avec un menu quasi identique, chaque chose est bien rangée, comme si on revenait dans la chambre inhabitée d’un mort, plusieurs années après son décès. Ne restera que le menu Campagne, qui contient maintenant un sous-menu vers les différentes extensions (et un chargement sera nécessaire après chaque sélection). Dans les faits, cette definitive edition n’est rien de plus qu’une réunification de tout ce qui est sorti en un seul jeu, dans la version la plus brute possible.

C’est bien là le problème, à part le léger up graphique (que trois mods peuvent largement apporter), le titre manque cruellement d’intérêt pour les fans. À part peut être profité et anticiper le reveal de Dawn of War IV lors de la Gamescom 2025 pour que de nouveaux joueurs se jettent dessus. Alors, oui, les quelques personnes intéressées qui souhaitent ne pas se prendre la tête ont tout à portée d’un seul clic, et c’est pratique. Mais vingt ans après, alors que le jeu (ainsi que toutes ses extensions) a souvent été en solde pour 3 balles et un mars (voire gratuit), il semble presque lunaire de proposer cette version pour la modique somme de 28,49€ pour qui ne possèderait pas l’anniversary edition sortie en 2006 (sinon c’est 10€ de moins, une aubaine). Surtout en l’absence de nouveau contenu, alors que tellement de gens ont passé leur vie à modder le jeu pour en rajouter en masse (genre lui et lui). Alors oui, c’est sûr, le titre reste compatible avec ces mods, mais pas tout le monde n’a envie de passer 30 minutes à le bidouiller. Pourquoi ne pas bosser un peu dessus pour intégrer ce qui est cohérent (et faire comme CDRP avec The Witcher et filer un petit billet aux moddeurs pour service rendu sur toutes ces années) ? Pire encore, je remarque régulièrement des soucis de gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo., que ce soit un pathfinding hasardeux, des ordres qui ne se valident pas ou qui vont dans une queue d’action non voulue (un ordre direct d’attaque qui attend de finir l’ordre précèdent pour s’exécuter).

Cerise sur le pompon de la farce, ils ont même créé de nouveaux bugs sur la partie Multijoueur, avec des desync et des crashes réguliers (actuellement en cours de résolutions via des patchs). Aucun rebind n’est possible, seules 3 options de touches sont disponibles (sans indications sur les changements, mais même la version moderne en grille ne permet pas de bouger la caméra avec WASD). Le jeu utilise globalement le moteur de Soulstorm (qui améliorait le rendu des lumières et des reflets) mais il ne pousse jamais les potards au maximum (comme la population max par exemple, un autre truc que les mods améliorent). Mais il trouve quand même le moyen d’afficher des problèmes de performance sur un PC équipé d’une 4070, 32Go de RAM et d’un 7800x3D, alors que vraiment, il y a, au pire, 100 modèles à l’écran en 12 polygones et des particules basse résolution.

H0wler
Dawn of War : Definitive Edition n’est que le dépoussiérage d’une pierre tombale dont on distingue encore l’épitaphe, mais aussi les marques du temps et le marbre cabossé. Il aurait été de bon ton de traiter l’un de ses plus vieux vétérans avec dignité et respect, au lieu de l’exposer à la vue de tous dans cet état et de faire payer le spectacle, qui plus est. On comprend que l’indépendance coûte cher, mais, mon cher Relic, le respect de sa communauté est une denrée rare qu’on évite de souiller, surtout après Dawn of War III.

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