HYPERxFANTASY existe et c’est déjà pas mal…

HYPERxFANTASY existe et c’est déjà pas mal…

L’art, c’est quoi ? L’art, c’est tout ou rien. C’est une notion, un ressenti. C’est une création qui, dès qu’elle est terminée, n’appartient plus à celui ou celle qui en est l’instigateur. L’art, c’est peu consensuel : ça parle à tout le monde ou à personne, à quelques-uns ou au plus grand nombre. Et HYPERxFANTASY, c’est de l’art, sans aucun doute. Mais alors, quelle forme ? Ça, je n’en sais rien.

Imaginez un monde brutaliste où vous êtes une sorte d’entité chargée de guider les humains vers l’Ascension : une forme de vie après la mort, peut-être numérique, en tout cas différente de la réalité telle qu’on la connaît. Imaginez que vous soyez un soldat maniant l’épée, capable aussi de glisser sur un Glider pour vous déplacer, accompagné d’une fidèle acolyte (parmi deux à choisir à la fin de l’introduction), évoluant dans un univers d’une beauté singulière. Imaginez, enfin, que malgré tout, l’Arch-Executer, celui qui vous donne vos ordres, ne vous dise pas toute la vérité…

ASCENSION

Soyons honnêtes : le jeu est blindé de bugs de collision, de déplacement, d’animations. C’est un jeu très amateur, avec une direction artistique pourtant parfois exceptionnellement intéressante pour les yeux les plus affamés d’univers originaux — au moins différente de ce que l’on voit dans le jeu vidéo d’aujourd’hui. C’est Control qui rencontre Nier: Automata et se prend les pieds dans le tapis tous les cinq mètres. C’est unique, ça, c’est certain.

Tout commence avec du plateformerUn genre dont le gameplay principal repose sur aller d'un point A à un point B, entrecoupés de séquences de sauts ou équivalents. 2D, puis on se lance dans un jeu de rythme un peu nul, suivi de combats à l’épée, puis de l’exploration et d’un maximum de discussions avec les différents protagonistes. Parfois, ils sont en 3D, parfois de simples artworks gribouillés, et souvent, vous en avez les deux versions. Sans aucune raison. Artistiquement, HYPERxFANTASY va vraiment dans tous les sens. Et je crois que j’aime bien ça. Parce qu’il essaie de raconter quelque chose, et qu’au final, c’est surtout un visual novel… avec plein de gameplays différents. Et ce qu’il raconte a du sens, vraiment, même si c’est maladroit.

Les combats sont un peu nuls, mais efficaces : les ennemis bloquent à gauche ou à droite, et vous utilisez la gâchette ou le clic selon l’endroit où vous devez frapper. Vous pouvez aussi garder, mais bon… conseil d’ami, bourrinez un peu et soignez-vous avec les plantes médicinales que vous trouvez sur le terrain.

Alors, j’ai mes limites : évidemment, quand le scénario devient cryptique, l’exploration ennuyante et le jeu blindé de bugs de direction en tout genre, j’ai envie de pester et d’abandonner. Mais excusez-moi : oublions ces quelques modèles 3D bas de gamme et regardez-moi cette D.A., ces couleurs, ces ambiances, cette froideur globale ! C’est du grand art selon moi — mais quelque chose me dit qu’au fond, c’est si maladroit que c’est involontairement parfait. Le tout est accompagné de chœurs qui crient tout ce qu’ils peuvent à chaque nouveau chapitre écrit en grosses lettres capitales. C’est Dune en bleuté, c’est du Villeneuve raté.

PRÉTENTION

Malheureusement, les bugs ne sont pas le seul souci du jeu. Déjà, il y a des décisions artistiques au goût très douteux (on se téléporte en touchant la poitrine de celle qui nous accompagne, vraiment ? Et le fait de l’afficher dans le trailer du jeu n’arrange rien à son cas). Ensuite, c’est très lent, et très pompeux globalement. Ça manque de rythme, ça manque de nous prendre aux tripes et de nous tenir en haleine comme le ferait un court-métrage d’étudiants géniaux qui nous font du cryptique génial en 24 minutes, générique compris. Là, ça prend son temps, beaucoup trop d’ailleurs, si bien que la majorité des gens n’en verront sûrement pas le bout.

Alors, je crois que ce n’est pas grave de ne pas finir HYPERxFANTASY vu que les développeurs eux-mêmes semblent ne pas l’avoir terminé. Par contre, au-delà des blagues, il force malgré tout le respect : il ose, il tente, il est d’une maladresse folle et parfois, il est même odieux. Mais il existe, et je crois que j’aime l’idée de voir que ce genre de jeu a une place à prendre. Parce que si ce n’est pas un bon jeu, reste que son ambiance servira forcément de base à de futurs projets intéressants. Non vraiment, malgré tout, c’est un peu ça la définition de l’art aussi.

Skywilly
Bancal, pas mal raté, souvent gênant, ennuyant, HYPERxFANTASY, c’est ce film d’auteur beaucoup trop long pour convaincre, mais qu’on n’arrive pas à détester. Je vais avoir du mal à vous dire de craquer pour lui, car réellement, entre les bugs et l’absence de rythme, ça va être compliqué de l’aimer. Et puis il a quand même un traitement des femmes franchement compliqué à défendre. Mais… c’est tout de même fou que ce jeu existe, non ?!

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