s.p.l.i.t : DOS Game
Mike Klubnika, le créateur derrière Buckshot Roulette , revient avec un jeu toujours aussi étrange, se décrivant comme un jeu de hacking sur fond d’horreur psychologique. Après être tombé sur son trailer d’annonce de date de sortie, le moins que l’on puisse dire, c’est que s.p.l.i.t (c’est son nom) semblait bien partie pour être une expérience unique.
Si vous avez commencé à découvrir les PC avant l’avènement de Windows 95, il y a de fortes chances que vous aillez dû taper des lignes de commandes sur MS DOS, pour lancer vos applications, voire carrément pour lancer ce bon vieux Windows 3.1. Bien évidemment, les aficionados de Linus seront, eux aussi, habitué à l’exercice.
Ça tombe bien, s.p.l.i.t vient vous rappeler le bon vieux temps avec ces écrans cathodiques et ces bonnes vieilles interfaces utilisateurs d’antan, mais en vous plaçant dans une ambiance sombre et angoissante, comme en témoigne notamment le nœud coulant pas loin de votre poste de travail, surement pour la motivation. Vous êtes placé sur la chaise d’un hacker engagé pour pénétrer dans le système informatique de ce qui semblerait être une superstructure à l’éthique douteuse dans ce qu’on peut deviner un monde fortement dystopique.
On définirait plus s.p.l.i.t comme une aventure narrative inquiétante et immersive, avec une vibe qui pourrait rappeler la première partie de Stories Untold , misant beaucoup sur les interactions tactiles, comprenez au clavier, le jeu ne supportant d’ailleurs pas la souris. L’histoire et le loreReprésente l'histoire et les traditions autour d’un univers de fiction, ne constituant pas l’intrigue principale d’une œuvre. vous sont donnés principalement sous forme de dialogue écrit via un messenger archaique type IRC, vous demandant de “taper” vos réponses. Il s’agit en fait juste d’une façon RP de suivre la conversation, car quoique vous tapiez sur votre clavier, c’est bien la phrase prévue qui va s’afficher lettre par lettre. Vous me direz, quel intérêt ? Eh ben celui de se prendre pour un hacker justement, et de pianoter sur votre clavier comme un forcené tel un Hugh Jackman dans Opération Espadon . Bon dans une ambiance bien plus lourde tout de même. C’est tout bête, mais force est de constater que ça marche plutôt bien dès lors qu’on se prête au jeu.
Surtout que vous aurez assez vite l’occasion de pouvoir réellement taper ce que vous voulez une fois vos objectifs donnés par compagnons. Vous pourrez alors passer d’un écran à un autre (dans le jeu, vous me suivez ?) et devrez alors vous familiariser avec les diverses commandes similaires à du MS DOS pour farfouiller dans l’ordinateur et le réseau afin de trouver ce que vous cherchez. Il vous faudra par exemple vous connecter à distance à un terminal pour aller copier ses fichiers en local et ainsi retrouver sur votre machine un numéro ID nécessaire pour la suite… Il faut bien avouer que c’est extrêmement satisfaisant de réussir ne serait-ce que la tâche la plus simple en enchainant les commandes. Vous aurez aussi la possibilité d’imprimer du texte avec la commande print , qui pourra servir de bloc note interne. Finalement, il arrivera aussi d’avoir de courtes séances de gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. du genre typing game , où il faudra écrire les mots s’affichant sur l’écran, souvent en rapport direct avec votre état d’esprit.
On retrouve le style 3D rétro low-poly des jeux de Mike Klubnika avec ce grain sombre, au rendu presque salle qui colle parfaitement au ton global. C’est plutôt réussi, et si ce n’est pas à votre goût, sachez que vous passerez la majorité de votre temps sur une chaise devant un écran (dans le jeu encore une fois, oui, c’est méta). Seules de courtes cinématiques font apparaitre le style choisi. Le ton global est d’ailleurs sublimé par d’excellentes musiques technos, elles aussi rétro, bien aidé par un sound design soignée, avec notamment les sons de machines et du clavier.
Pour finir, deux fins sont disponibles, bien que le choix intervienne à la toute fin, donc on ne pourra pas vraiment parler de rejouabilité pour une expérience atteignant à peine 90 minutes max.
s.p.l.i.t est une expérience narrative d’horreur psychologique misant sur une immersion forte grâce à un DA rétro low-poly sombre, une excellente OST, et un gameplay très tactile à base de commande DOS. On regrettera presque qu’il soit aussi court, et peut-être un peu trop obtus niveau histoire, mais c’est un titre qui reste, malgré ça, une très bonne expérience.












