Sopa: Tale of the Stolen Potato – Touche pas à mes patates
Cantonnée aux jeux mobiles (Snapimals, Super Best Ghost Game !) l’équipe internationale de StudioBando (Colombie, Mexique, Argentine, Chine, ou encore USA) a décidé de se lancer sur les jeux PC et consoles. C’est ainsi que ce 7 octobre 2025, Sopa: Tale of the Stolen Potato, avec le soutien de Microsoft, a pu voir le jour sur PC, Xbox Series, Xbox One, ainsi que sur le Game Pass si vous avez survécu à la récente hausse tarifaire, mais aussi, finalement, sur PS5. Inspirée de la culture latino-américaine, Sopa est une aventure narrative réalisée par Juan Castaneda, avec le concours de Nelson Guevara et Jonathan Holt. Le titre s’intéresse aux choses que l’on transmet et veut montrer combien la famille est importante dans cette opération.
En Colombie, on dit que le fantastique et le réel s’entremêlent continuellement, et c’est effectivement ce qui va arriver à Milho, un jeu garçon avachi devant les dessins animés et qui va se retrouver embarqué dans une bien curieuse aventure. Nana (sa grand-mère), lui demande en effet de l’aider à préparer la soupe en allant chercher pour elle une patate dans la réserve, mais celle-ci paraît sans fond à Milho et une surprise l’attend. Une grenouille, relevant davantage de la peluche que de l’animal, mais bel et bien vivante, s’empare du sac de patates devant ses yeux et s’enfuit avec. En voulant la suivre, Milho se retrouve alors dans un monde parallèle fantastique, au bord d’une rivière infestée de piranhas. Une fois trouvé de quoi se faire une barque et une rame, il entreprend de partir à la poursuite de la voleuse et se retrouve alors dans un marché noir géré par des grenouilles pour qui les patates relèvent du mythe. Dans cet univers, sans doute tout droit sorti de l’imaginaire de l’enfance, Milho ne va cesser de retrouver puis reperdre la si précieuse patate qu’il se doit de rapporter à Nana. Et au cours de son aventure, il ne va pas croiser que des grenouilles dotées de parole, il y a aussi d’autres personnages vivant dans le ventre d’un poisson géant, tous plus barrés les uns que les autres.
Quelque peu enfantin, Sopa offre une épopée qui n’est pas désagréable et a son charme, mais souffre malheureusement de bien des maux sur le plan technique. Déplacer Milho dans cet univers en trois dimensions n’est, par exemple, pas chose aisée, du fait d’une caméra fixe qui impose ses plans. En soi, ce n’est pas un problème, mais cela le devient quand les mouvements s’en trouvent complexifiés. C’est le cas lorsque l’on veut venir sur l’avant, en gros plan, prendre les escaliers correctement, ou encore, lorsque la visibilité se trouve masquée par des objets du décor ou des personnages. Et je ne parle pas des situations dans lesquelles la vue se bloque et où l’on ne peut plus déplacer Milho, obligeant à quitter le jeu pour mieux revenir. On peut également citer cet extincteur qui empêche de courir, mais que l’on ne peut pas poser tant que l’on ne croise pas une autre action qui débloque la situation. Et, bien entendu, il y a les traditionnels murs invisibles qui nuisent à l’immersion.




En contrepartie, la direction artistique de Sopa, de type comic très coloré, inspirée par Spirited Away, Le Petit Prince et Coco, est à louer, sauf peut-être le discutable design des grenouilles, ou celui de Jellyman qui nous accompagne un moment, sans aucune utilité, et dont l’aspect très basique tranche avec le reste du jeu. On peut bien le semer, mais il repope rapidement à nos côtés. Son intérêt réside dans le trait de dérision et la dimension humoristique du titre qui, à aucun moment, ne se prend au sérieux et se place résolument dans le monde de l’enfance où tout est permis. Par contre, si les images sont agréables à l’œil, cet espèce de voile jaune qui va et vient, sans doute lié à la lumière, dans le marché noir, est particulièrement désagréable, tout comme la musique, bien dans le ton du jeu, mais d’une répétitivité sans nom. Et pour ce qui est des paroles, c’est bien simple, il n’y en a pas. Le soft se contente d’onomatopées, avec parfois des blablas abusés, sans se soucier d’une quelconque synchronisation labiale. Les très nombreuses discussions se font donc sous forme de texte avec des sous-titres disponibles uniquement en anglais et en espagnol.
Le gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo., enfin, est assez simple. Il peut s’agir de mimer des actions avec le stick de la manette (boire, cuisiner…), descendre les rapides en évitant les rochers (ce passage est loin de nous avoir convaincus), faire des choix parmi trois réponses possibles, mais cela réside surtout dans la résolution d' »énigmes ». Ces dernières consistent à aider les uns avec la contribution des autres, ce qui se résume à rechercher l’objet voulu pour l’utiliser à l’endroit adéquat où avec la personne qui convient, via l’inventaire, pour obtenir un nouvel objet et ainsi de suite. Il en découle de nombreux allers-retours, y compris entre les deux mondes. Sans rien apporter d’extraordinaire, cela fonctionne plutôt bien et l’aventure, malgré ses défaillances, en ressort finalement comme assez agréable à parcourir. Il vous en coûtera entre 4 et 5 heures de votre vie pour en venir à bout et si cela vous a plu, il semblerait même qu’une suite soit envisagée, à la recherche cette fois-ci de la coriandre à mettre dans la soupe de Nana.








