Zefyr: A Thief’s Melody : Un vent frais sur le jeu d’aventure indé
On a tous déjà-vu, lu ou entendu des histoires de développeur solo travaillant sur leur bébé de longues années durant. Voici le dernier en date, Mathias Fontmarty, alias Oneiric Worlds , aura mis 12 ans de dur labeur pour sortir son Zefyr: A Thief’s Melody , un jeu d’aventure plateforme 3D Zeldaesque (si si c’est un adjectif) ultra-ambitieux. On ne pouvait alors qu’être intrigué par le fruit de tout ce travail.
Un lifting de 12 ans
Douze ans, c’est en effet un très long cycle de développement. Mais quand on voit l’ambition qu’avait Oneiric Worlds pour son jeu, on peut facilement comprendre qu’il ait fallu autant de temps pour un développeur seul dans son coin. On pouvait également être un peu sceptique quant à la qualité du titre, tant il paraissait difficile de sortir un Zelda -like (pour simplifier) 3D tout seul, sans une équipe de 400 personnes.
Pourtant, s’il n’est pas parfait, Zefyr: A Thief’s Melody est plus que surprenant, et ce, dans plusieurs domaines. Visuellement pour commencer, le travail effectué est tout de même impressionnant. On y trouve certes des textures low poly parfois assez grossières quand on y regarde de plus près, mais le tout est sublimé par les détails ajoutés ci-et-là, une colorimétrie chatoyante, et surtout de très beaux jeux de lumière ainsi qu’une mer et ses reflets du plus bel effet, le tout dans une inspiration à Zelda : The Wind Waker assez évidente évidemment. À peine on lui reprochera une modélisation du visage de notre héros un peu étrange, mais on le verra bien sûr principalement de dos.
Le monde de Zefyr: A Thief’s Melody est très coloré, avec une DA bien marquée, très dessin-animé, et surtout enchanteur et très mignon. Vous incarnez certes un apprenti voleur, Eiko, fraichement sortie de l’académie, mais un voleur gentil. D’ailleurs les dialogues sont au diapason, assez peu nombreux, mais toujours agréable et léger à lire, parfois loufoques, avec quelques petites blagues qui pourront vous décocher un sourire.
L’aventure d’Eiko, quant à elle, débute sur une petite île, dans la maison familiale, accompagnée de ses deux sœurs, dont l’une va malheureusement être assez rapidement kidnappée par d’affreux pirates. Vous partirez alors à sa recherche en passant d’une île à l’autre grâce à un taxi bateau. Du moins au début, le monde de Zefyr: A Thief’s Melody est en fait un d’archipel dans lequel il sera vite possible de voyager d’île en île plus ou moins librement, grâce à la meilleure embarcation qu’il soit, j’ai nommé une tortue.
Monte vers zephyr maman
Côté gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. , le jeu brille davantage pour son exploration et plateforme 3D. La mécanique de grimpette est particulièrement agréable, on s’accroche facilement aux parois et on est juste limité par une jauge d’endurance qu’il sera possible d’augmenter en trouvant certains items. Le level design est d’ailleurs en grande partie basé là-dessus, ce qui rend l’exploration des différents niveaux, îles ou donjon, particulièrement fun, et où l’on s’amuse fréquemment à chercher le meilleur point de vue juste pour profiter du paysage.
Plus tard dans le jeu, on trouvera également un genre de grappin permettant d’accéder à des hauteurs jusqu’alors inaccessibles. C’est cependant un peu dommage de ne le débloquer que si tard tant son utilisation est agréable et fluide et permet une exploration des plus grisantes. On aurait aimé pouvoir plus en profiter.
Hormis vos gants de grimpette, vous commencez le jeu sans autre équipement. Ceux-ci seront en effet débloqués au fur et à mesure via des cours à la guilde des voleurs. Cours se présentant sous forme de donjons qui vous couteront un nombre de plus en plus élevé de gemmes de magnétites, la monnaie du jeu que l’on récupère un peu partout dans l’environnement. Vous aurez ainsi accès à un Bo (un bâton), à un arc et à d’autres gadgets que je vous laisse découvrir. Chacun de ses objets et les capacités qu’ils offrent vous permettront d’accéder à de nouvelles zones, un peu comme dans un métroidvania, mais pourront aussi modifier votre approche des différentes situations rencontrées.
En effet, si l’ensemble du gameplay restera finalement (il faut le dire) plutôt basique en dehors de l’escalade, vous aurez bien la possibilité de choisir votre stratégie d’approche d’une zone en fonction de vos préférences. Il est possible de rentrer dans le tas à grands coups de bâton, rendu principalement possible par la difficulté assez faible, ou de rester discret. Malheureusement, les combats sont extrêmement simplistes et assez peu engageants, il suffit de matraquer le bouton d’attaque ou bien de réaliser une attaque chargée, mais c’est à peu près tout. On préférera alors l’approche de l’infiltration, en se faufilant derrière les gardes pour les assommer d’un coup discret, un indicateur de bruit de vos pas est d’ailleurs présent pour vous aider, ou en décochant des flèches bien placées de loin.
Un peu plus intéressant que les combats classiques, on sera également confronté à quelques boss aux designs plutôt sympas, dont certains optionnels, dont, comme le veut la tradition, il faudra bien observer les patternsDésigne une séquence d'actions ou de mouvements qui se répète. Ex : attaque ou combo ennemi, une série d'événements... pour espérer trouver leur point faible et les vaincre. Si ceux-ci pourront vous poser quelques difficultés, on reste dans l’ensemble dans l’accessibilité, et ils ne devraient pas vous proposer un challenge trop difficile.
En plus des missions principales, vous aurez aussi quelques activités annexes pour vous occuper, et gagner un peu de magnétites au passage. Récolter des fleurs, des peintures, ou encore soigner des animaux malades en leur balançant à la tête un genre de courge magique appelé Potissoin. De quoi combler la bonne quinzaine d’heures proposées par le titre d’ Oneiric Worlds dans ce monde des plus attachant.
Il ne faut assurément pas s’attendre à ce que Zefyr: A Thief’s Melody atteigne les niveaux de perfection d’un Zelda. Néanmoins, malgré ses quelques faiblesses et un jeu au game designProcessus de création et de mise au point des règles et autres éléments constitutifs d'un jeu forcément un peu daté, difficile de ne pas ressentir beaucoup d’affection pour le titre d’ Oneiric Worlds et son monde enchanteur. On sent réellement un soin particulier et beaucoup d’envie dans sa conception. Le gameplay est éminemment agréable, à l’exception de combats simplissimes, et le côté grimpette fonctionne parfaitement et se permet même d’être renouvelé en fin de parti. Et puis, fort à parier que vous vous retrouverez avec une belle collection de captures d’écran. RDV dans 12 ans pour une suite ?















