Lucy Dreaming : Sweet dreams are made of… Puzzles
Avec sa sortie récente sur consoles, et surtout l’arrivée de la localisation en plusieurs langues, dont le français, c’est l’occasion rêvée, jeu de mot revendiqué, d’enfin tester Lucy Dreaming, un Point & ClickSous genre du jeu d'aventure graphique popularisé dans les années 80s/90s, généralement contrôlé à la souris. rétro classique sortie initialement en 2022 et dont je n’avais pas encore eu l’occasion de mettre les mains dessus. Tous les soirs, Lucy se retrouve dans les nuages en chute libre, sans parachute, avant d’inexorablement s’écraser au sol… Et finalement de se réveiller en sursaut. Un rêve récurrent qui tient plus du cauchemar, et dont notre protagoniste aimerait bien se débarrasser une fois pour toutes, à l’aide d’un livre de psychologie devant l’aider à mieux contrôler ses rêves.
Sweet lucid dreams are apparently made of these
Évidemment, vous l’aurez deviné avec le titre du jeu, mais Lucy pourra bien réaliser des rêves lucides, influençant le contenu de ses derniers grâce à différents objets de la vie réelle, et pouvant directement interagir à l’intérieur.
L’objectif étant de retrouver le déclencheur initial pour se débarrasser une fois pour toutes de son cauchemar. Un objectif qui sera loin d’être évident, et il vous faudra passer plusieurs obstacles, découper en chapitres se rapportant au fameux livre de psychologie. On est donc littéralement dans un jeu basé sur l’imagination, où l’aventure de Lucy se découpera entre le monde réel et celui des rêves. Progresser dans ces derniers lui permettra d’ailleurs de retrouver certaines informations de sa mémoire qui seront utiles pour avancer dans le monde réel, comme un mot de passe ou un numéro de carte de membre.
La progression, justement, se fait sous la forme d’un Point & Click à l’ancienne, avec un gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. basé sur l’utilisation de 4 verbes : examiner, prendre, parler, utiliser, qui sont à sélectionner en cliquant, mais l’on peut aussi passer de l’un à l’autre en utilisant la molette ou le clic droit. Le game designProcessus de création et de mise au point des règles et autres éléments constitutifs d'un jeu lui aussi est à l’ancienne, Lucy Dreaming n’est en effet pas, contrairement à la grosse majorité des Point & Click modernes (dans le game design, j’inclus également ici ceux à l’esthétique rétro) une aventure principalement narrative possédant quelques énigmes, mais à l’inverse se concentre sur la progression à base de résolution d’énigmes via son inventaire. Pensez plutôt Day Of The Tentacles que Old Skies ou The Drifter pour prendre des exemples récents. Ça ne signifie en aucun cas que Lucy Dreaming ne possède pas d’histoire, au contraire, on suivra aussi une histoire de meurtre en fil rouge, mais celle-ci n’est pas pensée pour être le focus du jeu.
Dans le style, il rappelle par ailleurs Maniac Mansion justement, avec qui il partage un univers loufoque et ses énigmes un peu folles et leurs fameuses moon logic, pour donner des exemples, l’on doit chercher un moyen d’épiler un diodon empaillé pour réparer une roue de vélo, ou encore utiliser une brosse à chiotte afin de déloger une gerbille coincé dans la cheminée… Que des actions habituelles de la vraie vie quoi. Il n’y a que voir les objectifs inscrits sur votre todo list, “Découvrir des mots d’argot local pour évaluer une tourte”… Pour comprendre le style farfelu.
That’s a load of bloody bollocks
Heureusement, la comparaison avec ses influences s’arrête là, car les énigmes restent tout de même bien plus abordables pour un public plus moderne, Lucy est plutôt bavarde et donne tout de même pas mal d’indices sur la marche à suivre, tout en proposant un challenge satisfaisant et surtout, avec des énigmes de qualité. On retrouvera même une qui nous rappellera une des plus géniales énigmes du grand Monkey Island, parmi d’autres très nombreux clins d’œil moins subtiles au genre.
Il sera ceci dit bien possible de rester bloqué à certains moments, simplement parce que vous avez raté un indice ou un objet, et la liste de tâches à accomplir de Lucy est alors utile pour éviter de se retrouver trop perdu. Lucy Dreaming ne sera donc probablement pas un très bon point d’entrée au genre pour les débutants.
Petite originalité du titre de Tall Story Games Ltd, comme on le disait plus haut, il sera possible d’infiltrer le monde des rêves et d’y interagir. Sans préparation, vous serez par défaut transporté dans votre cauchemar, mais il vous sera vite possible de rejoindre d’autres rêves, grâce à divers livres et objets, dans lesquels vous finirez par trouver ce dont vous avez besoin pour progresser dans le cauchemar qui hante Lucy. Ce qui est intéressant, c’est que l’inventaire des rêves, qui n’est évidemment pas le même que celui du monde éveillé, est partagé entre les différents rêves, ce qui fait qu’un objet trouvé dans un monde pourra être utile dans un autre. Autre belle trouvaille, il est possible influer sur certains éléments de l’intérieur des rêves via des manipulations à l’extérieur.
On finira par un mot sur le doublage et la nouveauté de cette version, la localisation française. Le doublage est très bon avec un casting de voix anglaises et d’accents locaux différents très réussis. J’ai tout de même trouvé quelques étrangetés dans la qualité des enregistrements à certains moments, mais rien de très problématique. Quant à la traduction, elle est également de qualité et fait un très bon travail d’adaptation, forcément pas simple au vu du nombre de jeux de mots, d’expressions ou références locales typiques. Un travail impressionnant d’ailleurs étant donné que quasiment toutes les combinaisons d’objets possibles ont leur propre réplique en jeu.
Je vous conseille tout de même, si c’est une possibilité pour vous, de privilégier la version anglaise pour qui colle forcément parfaitement avec le type d’humour du titre, mais vous pouvez dans tous les cas vous jeter sur la version VOSTFR sans crainte. Évidemment, rien ne vous empêche d’écouter en anglais et de lire en français pour avoir les deux versions d’une même blague.













