Wildwood Down

Wildwood Down : quand le Point & Click feels good

Wildwood Down : quand le Point & Click feels good

“Un nouvel article de CactusSinger sur un Point & ClickSous genre du jeu d'aventure graphique popularisé dans les années 80s/90s, généralement contrôlé à la souris., quelle surprise…” me direz-vous avec un sarcasme fort peu dissimulé. Certes, mais attendez, celui-ci n’est pas en 2D, mais en 3D ! Bon, d’accord, avec tout de même des personnages en 2D tout plats et pixelisés. Mais l’originalité de ce Wildwood Down vient tout d’abord de son héros principal, atteint du syndrome de Down — un indice s’était en effet glissé dans le titre. Un sujet d’apparence difficile à traiter, mais Crashable Studio a fait les choses bien, prenant à contre-pied les clichés habituels en choisissant le rire et la bonne humeur.

Pour parler de Wildwood Down, il faut tout d’abord évoquer Daniel, son personnage principal, ou plutôt la personne qui l’a directement inspiré, elle-même touchée par le syndrome de Down, plus communément appelé trisomie en français. Je vous laisse le soin de vous renseigner vous-même sur le sujet si vous le souhaitez, avec des sources bien plus qualifiées que moi. Toujours est-il que Daniel est un ami de longue date du créateur de Wildwood Down, avec qui il a grandi, et qu’il décrit comme “un type hilarant qui adore les jeux vidéo et aime faire le clown devant la caméra” — une description parfaitement retranscrite dans le personnage du jeu, terriblement attachant, drôle et débrouillard.

Il ajoute aussi qu’il est “très fier d’avoir fait tout le doublage lui-même en jouant son propre rôle”, ce qui, en pratique, donne encore plus de crédibilité et de vie à ce personnage tellement atypique dans le monde du jeu vidéo. On sent de plus réellement l’enthousiasme qu’il y a mis. Dans l’ensemble, c’est une belle performance et on se doute que ça n’a pas dû être simple. Chapeau à lui pour cette prouesse ! Il faut tout de même préciser qu’il peut, du fait de sa condition, être parfois difficile à comprendre, principalement pour ceux dont l’anglais n’est pas complètement maîtrisé, mais il reste très intelligible la majorité du temps et de toute façon, tous les dialogues sont sous-titrés.

Un type hilarant qui adore les jeux vidéo et aime faire le clown devant la caméra

Micah Orsie (Crashable Studios)

Daniel sera accompagné de sa fidèle conscience, représentant sa voix intérieure et servant également de narrateur, jouée cette fois par un autre acteur : une bonne idée, souvent exploitée lorsque Daniel débat directement avec elle. Le reste du casting fait lui aussi un bon taf, dans le ton cartoonesque du titre, avec de très bonnes performances, et on y trouve notamment un imitateur de Donald Duck, ce qui vaut forcément des applaudissements de ma part.

Mais Wildwood Down est surtout et avant tout un jeu d’aventure sur fond de thriller humoristique, rien que ça. Daniel, accompagné de sa sœur et de son petit copain relou, ainsi que de son meilleur ami Dakota, se rendent sur la promenade de Wildwood où se déroulent les festivités célébrant la fin de la dernière année de lycée. S’ensuivra toute une série de péripéties loufoques qui entraîneront Dan à la recherche de sa sœur, sur les traces d’un meurtrier en série, le Boardwalk Butcher, et bien plus encore.

Tout comme son univers, les énigmes peuvent s’avérer parfois un brin farfelues. On prendra comme exemple celle où vous assommez par accident un vieil homme en tombant à travers le toit des toilettes publiques. Pour pouvoir remonter, la porte d’entrée n’étant pas une option, vous utiliserez simplement le pauvre homme à terre comme axe d’une balançoire de fortune pour vous propulser dans les airs. Rien de plus normal. Le game designProcessus de création et de mise au point des règles et autres éléments constitutifs d'un jeu est d’ailleurs centré sur les énigmes, qui sont en majorité bien pensées et résolvables sans aide malgré leur côté foufou, pour peu que l’on soit attentif. On tombera tout de même sur quelques énigmes un peu plus retorses ou pas forcément très intuitives dans la marche à suivre. Heureusement, c’est plutôt l’exception, et un système d’indices directs ou indirects est présent dans le jeu le cas échéant. On regrette par contre l’absence d’une to-do liste permettant de se rappeler de ses objectifs immédiats, ce qui peut être assez frustrant si vous avez dû faire une pause de quelques jours entre deux sessions de jeu.

Visuellement aussi, Wildwood Down se montre plutôt original, proposant des environnements en 3D colorée, mais avec des personnages en deux dimensions seulement, donc complétement plats, un peu comme on les retrouve dans les Boomer-Shooters ou simplement dans les Doom originaux. De ce côté, c’est très réussi et agréable, bien que l’on tombe rarement en admiration devant son écran. Mais le tout fonctionne et surtout colle parfaitement à l’ambiance, ce qui est quand même le plus important.

C’est un peu plus déroutant au niveau de la jouabilité, cependant. Tout se contrôle facilement à la souris la plupart du temps, dans la plus grande tradition du genre, mais si les déplacements sont faisables simplement en cliquant, il arrive à certains endroits que l’on galère à se déplacer là où l’on veut. Heureusement, on peut utiliser les touches ZQSD, ce qui s’avère bien utile dans ces moments-là. En plus du gameplayOu « jouabilité » en français, fait référence à la façon dont le joueur interagit avec un jeu vidéo. Point & Click, Wildwood Down propose aussi plusieurs mini-jeux, jeux d’arcade ou encore des combats de catchs, ainsi que quelques légers passages d’infiltration, dont un très facile et surtout prétexte à un hommage plutôt drôle à une licence bien connue que je ne nommerai pas afin de vous préserver la surprise. Certains passages placeront d’ailleurs la caméra dans le dos du personnage, avec des contrôles pas forcément très intuitifs, mais fort heureusement, on peut carrément passer complètement ces passages si on le souhaite. 

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CactusSinger
Malgré un personnage principal atteint du syndrome de Down comme point de départ, Crushable Studio n’avait pas du tout l’intention de proposer avec Wildwood Down un jeu à l’ambiance pesante, et nous offre au contraire un Point & Click sincère et rempli de bonne humeur, d’humour, d’absurdités, mais aussi une aventure avec une enquête criminelle et un complot ! Un jeu que l’on recommande sans souci malgré quelques petits défauts, qui fera marcher vos cellules grises et vous laissera avec le sourire aux lèvres.

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